Ce dimanche 25 avril aura lieu la Journée mondiale de prière pour les vocations. L’occasion de faire le point sur la manière dont le confinement a marqué la vie du Grand Séminaire de Namur.
« Nous avons pu continuer à vivre en communauté, à célébrer les messes et offices, à manger ensemble », souligne d’emblée Joël Spronck, qui officie, depuis deux ans, comme recteur du Grand Séminaire francophone de Belgique. « Pour beaucoup de personnes, les mois écoulés furent un temps très difficile, marqué par la solitude. Nous ne l’avons pas ressenti de cette manière: peut-être s’agit-il là d’une grâce… » Lorsqu’il relit les temps confinés qui furent les nôtres, Joël Spronck relève d’abord le bon côté des choses. « Sur les plans fraternel et liturgique, ce fut une expérience forte. Nous avons traversé ce temps ensemble, en nous serrant les coudes. Nous avons aussi pris le temps de beaucoup réfléchir à la place et au rôle de l’Eglise dans le pays… »
Il n’empêche, la vocation d’un séminariste n’est pas d’être confiné! D’autant que, tout au long de sa formation, depuis la propédeutique jusqu’au stage final, le séminariste est continuellement invité à se connecter au terrain des paroisses. Or, au cours des derniers mois, celles-ci ont tourné au ralenti… « L’insertion pastorale est aussi un lieu de discernement vocationnel », insiste l’abbé Spronck. « A certains moments, les séminaristes sont restés 7 jours sur 7 à l’intérieur du séminaire. Clairement, ce n’était pas l’idéal… »
Une très bonne rentrée
Force est de constater qu’il y a plutôt du monde au séminaire cette année. En 2021, ce ne sont pas moins de 27 hommes qui fréquentent les couloirs du séminaire. Auxquels s’ajoutent 21 séminaristes rattachés au Chemin Néocatéchuménal « Redemptoris Mater ». Et 19 séminaristes appartenant à des communautés religieuses (Maredsous, Franciscains, Emmanuel…). Un total de 67 donc. « On parle parfois d’un effondrement des vocations », souligne Joël Spronck. « En réalité, l’effondrement a eu lieu dans les années 1970, et non plus aujourd’hui. Les chiffres sont globalement stables depuis quelques années. Au-delà, je ne pense pas qu’on puisse parler de crise des vocations; il me semble qu’il s’agit plutôt d’une crise des fidèles, ou de la foi. »
Avec 10 entrées, l’année académique 2020-2021 peut être considérée comme une très bonne année. Encore un fruit du Covid? Pas nécessairement. « Mais il y a peut-être eu un effet bénéfique », poursuit le recteur. « Le confinement a invité la société à un temps de réflexion. Le ralentissement a pu contribuer à se poser des questions sur le sens de la vie. Ou à un engagement au service de l’Eglise… »
Vincent DELCORPS
© J. Spronck: Groupe des séminaristes, prise lors de la retraite à Orval en septembre 2019, retraite prêchée par Mgr de Metz-Noblat