A la fin du mois de janvier, l'entreprise de travail adapté Citeco a lancé un projet original : la collecte de livres pour leur prêter une seconde vie.
Depuis le lancement du projet, ce sont 20.000 livres qui ont déjà été récoltés. Pour Antoine Baudot, le directeur de Citeco, celui-ci s'inscrit dans l'air du temps et correspond aux préoccupations actuelles. Le confinement a, en effet, été propice en rangements et tris de toutes sortes, tandis que la récupération a le vent en poupe. "Nous sommes contactés de toutes parts, des privés, des institutionnels, des bibliothèques, des vide-greniers…" La force de Citeco tient à sa capacité de "trier, scanner, conditionner. Ce n'est pas dans la vente, mais dans le traitement." L'objectif de la démarche est d'ailleurs de créer du travail pour des personnes engagées au sein de l'entreprise sociale. Si cinq personnes sont déjà actives au sein du projet, ce sont dix membres de l'équipe qui devraient être prochainement impliqués.
Un partenariat sur le Net
Collectés ou déposés au siège social de Citeco, les livres sont préparés, et parfois remis en bon état, avant d'être transmis à des bouquinistes bruxellois ou expédiés en France. C'est, en effet, auprès de la plate-forme française Recyclivre que la majorité des ouvrages retrouvera une seconde vie. "Recyclivre est une entreprise solidaire, qui travaillait déjà avec des ateliers protégés. Elle propose ses livres dans l'ensemble de la francophonie, avec des modes d'envoi les plus responsables possibles. 10% d'entre eux sont déjà achetés par des Belges", précise encore Antoine Baudot. Le site Internet de vente de livres d'occasion se présente comme oeuvrant à "un lien solidaire entre ses clients et les populations défavorisées. Le destin d'un livre dont on souhaite se séparer n'est ni la cave, ni la poubelle jaune, ni la déchetterie". Quant aux livres pour enfants, ceux-ci sont offerts à des écoles des devoirs des environs.
Une initiative à reproduire
Les collectes sont organisées à la demande dans la Région bruxelloise, mais des déplacements occasionnels dans les Brabant wallon et Brabant flamand sont envisageables, en cas de grande quantité de livres à emporter. Antoine Baudot l'assure, Citeco n'est pas opposé à l'idée que ce projet soit reproduit ailleurs en Belgique, par d'autres entreprises sociales. La mise sur pied du projet a été encouragée par la Région bruxelloise, elle-même intéressée par la "réplicabilité" de l'initiative. "Il y a un aspect local et urbain", qui convient à Citeco, estime son responsable.
Et concrètement…
Pour que le déplacement soit profitable, il est demandé de réunir un minimum de 50 livres, porteurs d'un code-barre. Seuls refus: les dictionnaires, les encyclopédies, les ouvrages en piteux état, au contenu dépassé (manuels scolaires périmés ou guides de tourisme trop anciens), ceux en langues étrangères, édités par des clubs, les revues et les magazines. Enfin et surtout, les donateurs peuvent se contenter de rassembler l'ensemble, sans emballer quoi que ce soit, puisque les membres de l'équipe de collecte s'en chargeront dans leurs propres cartons de déménagement.
Angélique TASIAUX
Infos et réservation d'un rendez-vous: www.citeco.be – tél. 02 215 93 80 – Dépôt possible à l'atelier de tri, rue Albert Latour, 75 à 1030 Schaerbeek.
Illustration © Citeco