La fête de Saint-Jacques tombant un dimanche, c’est une année jubilaire qui s’ouvre pour Saint-Jacques-de-Compostelle. 2021 devrait ainsi marquer le retour progressif des pèlerins sur les routes.

Catedral de Santiago de Compostela
Dimanche 3 janvier 2021, des pèlerins faisaient la queue pour entrer dans la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle, en Espagne, en passant par la Porte sainte. Il est de tradition, quand la fête de la Saint-Jacques tombe un dimanche, qu’une année sainte soit organisée. A cette occasion, la porte sainte de la cathédrale est ouverte pour symboliser l’entrée dans cette année jubilaire, dont la finalité est avant tout religieuse: «C’est une vraie année de grâce lors de laquelle la foi et le témoignage des chrétiens sont favorisés grâce à la conversion continue et la prédication assidue de la Parole de Dieu», précise Mgr Barrio, archevêque de Saint-Jacques-de-Compostelle.
Le 31 décembre, le prélat espagnol a traditionnellement frappé de trois coups le mur qui obstrue la porte sainte de la cathédrale avec un marteau d’argent. C’est par cette porte que les fidèles pourront entrer et célébrer l’année sainte. Cela faisait onze ans que cette occasion ne s’était pas présentée et la prochaine année de ce genre aura lieu dans six ans. Le jubilé prendra fin le 25 juillet 2021, date de la fête du saint de Compostelle.
Le thème de cette Année compostellane est «Sors de ta terre». Mgr Barrio invite ainsi à «quitter « votre terre », c’est-à-dire la bulle qui nous isole du reste du monde et nous rend auto-référents ; de notre zone de confort, de l’égoïsme et de l’inertie».
« Se joindre aux autres fait du bien »
Dans un message envoyé à l’archevêque de Saint-Jacques à l’occasion de l’ouverture de la Porte Sainte, le Pape François envoie son «affection et sa proximité à tous ceux qui participent à ce moment de grâce pour toute l’Église, et en particulier pour l’Église en Espagne et en Europe». Le Pape François rappelle qu’«en marchant sur les traces de l’Apôtre, nous laissons de côté les sécurités auxquelles nous nous accrochons, mais ayant un but clair, nous ne sommes pas des vagabonds, tournant toujours autour de nous-mêmes sans arriver nulle part». Le Souverain Pontife assure ainsi qu’ «en arrivant à la Porte sainte, trois gestes nous rappellent la raison de notre voyage», se référant à la contemplation dans le Porche de la Gloire du regard de Jésus, à l’étreinte de l’Apôtre et à la participation à l’Eucharistie, qui «nous invitent à sentir que nous sommes le Peuple de Dieu qui fait de ses traditions un chant de louange».
Pour l’évêque de Rome, marcher aux côtés des autres nous aide à reconnaître chez nos prochains un don que Dieu nous fait pour nous accompagner sur ce chemin. Il ajoute que «se joindre aux autres fait du bien et cette expérience se forge en cours de route, elle est faite par les pèlerins chaque jour, s’attendant les uns les autres, se soutenant les uns les autres, partageant les efforts et les réalisations».
La fréquentation des chemins jacquaires a été sérieusement perturbée par l’épidémie de Covid-19: alors que 350.000 pèlerins avaient parcouru au moins cent kilomètres en 2019, ils sont à peine 10.000 à l’avoir fait en 2020. Cette année 2021 pourrait marquer le retour progressif des pèlerins. La précédent année jubilaire date d’il y a 11 ans et la prochaine devrait se tenir en 2027.
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