Dans les différents pays où intervient l’ONG Louvain Coopération, l’éducation des filles est minime. L’association dispense des cours d’alphabétisation et favorise ainsi l’indépendance de ces femmes.
28 à 69%. C’est la proportion de femmes analphabètes dans les pays où travaille Louvain Coopération. Pour lutter contre cette inégalité genrée, l’ONG dispense des cours à l’issue desquels les femmes savent lire, écrire et calculer. Ces apprentissages visent à rendre ces femmes indépendantes financièrement mais surtout à faire entendre leur voix dans la communauté.
« Culturellement, c’est l’homme qui doit travailler, ramener de l’argent et donc être éduqué, tandis que la femme reste à la maison, s’occupe du ménage, des enfants, mais aussi des travaux des champs. Beaucoup estiment donc que la femme n’a pas besoin d’aller à l’école », explique Kokou Megnini Opekou, responsable Sécurité Alimentaire et Economique pour Louvain Coopération en Afrique de l’Ouest. « Les filles ont aussi moins de temps que les garçons. Quand elles rentrent de l’école, elles doivent assumer tout un tas de tâches domestiques et n’ont plus l’énergie pour le travail scolaire. Donc, elles échouent, se découragent et quittent l’école très tôt. »
Au Bénin, 69% de la population féminine est analphabète. L’ONG constate que ces injustices sont surtout marquées dans le milieu rural, où la précarité des familles ne leur permet pas d’envoyer tous leurs enfants à l’école.
S’affirmer socialement
En 2019, 2.255 femmes ont assisté aux cours d’alphabétisation de Louvain Coopération. Au Bénin, à Madagascar, au Burundi ou encore en République démocratique du Congo, ces femmes ont ainsi appris à écrire, lire et calculer dans leur langue. Un premier pas qui doit les aider à participer davantage à la gestion de la vie communautaire. En effet, l’ONG s’inquiétait de ne voir aucune représentation féminine dans les organes de décision qu’elle accompagne. « Au Bénin, dans les coopératives de transformation de manioc que nous appuyons dans le Mono, tout reposait sur le ou les quelques hommes qui savaient lire. Les femmes n’osaient pas prendre la parole à cause de leur faible instruction… », souligne Kokou Megnini Opekou.
Ne pas oser prendre la parole. C’est une dynamique contre laquelle tente de lutter l’association. Ces cours permettent aux femmes de gérer leur activité économique mais surtout de retrouver confiance en elles, en leurs connaissances et d’estimer leur parole au sein de la communauté. « Les choses sont en train de changer. Les femmes commencent à s’affirmer socialement. Elles prennent conscience qu’elles peuvent participer à l’économie familiale, qu’elles sont capables de faire ce que les hommes font! », relève encore le responsable.
Les visages derrières ces projets d’alphabétisation sont à découvrir dans une exposition photo virtuelle disponible jusqu’au 31 janvier 2021 sur le site de Louvain coopération. L’ONG lance également une grande campagne de récolte de fonds pour continuer à financer cette activité essentielle dans la lutte contre les inégalités genrées.
Sarah POUCET
Infos sur www.louvaincooperation.org
photo: © Louvain Coopération