Grégory Cuilleron prend la vie à pleine main


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Grégory Cuilleron prend la vie à pleine main
Par Anne-Françoise de Beaudrap
Publié le
2 min

Cuisinier réputé, habitué des plateaux télévisés, Grégory Cuilleron raconte sa vie presque comme les autres. Outre sa notoriété, il connaît une autre différence sur le plan physique : le bras gauche plus court s'arrête après le coude.

Les amateurs d'émissions culinaires se souviennent peut-être des prestations de Grégory Cuilleron dans Un dîner presque parfait puis dans Top chef. Souriant et persévérant, il a marqué les téléspectateurs. Ce passage à la TV a aussi représenté le moment où il est "devenu handicapé" comme il le dit. Le jeune homme alors âgé de 27 ans qui se sentait comme les autres depuis son enfance découvre par les yeux de son nouveau public qu'il est handicapé. Depuis la naissance, il est en fait " agénésique", un nom savant qui signifie pour lui être "né avec une seule main, la droite, mon bras gauche s'est développé un peu au-delà du coude, pas plus, mais le coude est fonctionnel."

Dans cette autobiographie intitulée "La vie à pleine main" et publiée chez Albin Michel, le cuisinier ambassadeur de la cause des personnes souffrant d'un handicap retrace son parcours de vie. Dès les premières pages, il précise : "j'ai vécu mon enfance et ma jeunesse comme tout le monde". Vélo, escalade, judo… il se passionne pour le sport au sens large sans même réaliser la difficulté que peut représenter sa main gauche manquante. De fil en aiguille, il évoque le choc qu'a pu être pour ses parents à sa naissance la découverte du membre manquant. Quand un couple attend la venue au monde d'un enfant et que le bébé naît handicapé, cela peut amener à une forme de deuil: "il est très différent, trop différent, en contradiction avec tout ce qu'on espérait" Grégory Cuilleron ne s'apitoie pas sur d'éventuels regrets. Ces nombreuses interventions veulent plutôt montrer que montrer que "la personne handicapée a toute sa place, au travail, dans la société, dans la vie".

Dans son parcours personnel, la cuisine joue un grand rôle. Cela a commencé par un concours de cuisine chez les scouts à l'âge de huit ans, et cela se prolonge jusqu'à aujourd'hui… "J'ai toujours eu l'esprit de compétition, mais c'est vraiment la cuisine que j'aimais, c'était là que s'exprimait tout mon désir de création." A travers l'exemple de Grégory Cuilleron, de nombreux lecteurs, jeunes et moins jeunes, peuvent être inspirés pour se lancer dans une activité professionnelle ou ludique même si une particularité physique semble y faire obstacle.

Anne-Françoise de Beaudrap

 

Grégory Cuilleron aidé par Alexis Jenni, " La vie à pleine main", Albin Michel, 160 pages

Catégorie : Culture

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