
Le cardinal Christian Tumi, le 15 octobre 2020
Le cardinal Christian Tumi (90 ans) a été enlevé ce jeudi 5 novembre à Baba, dans l’arrondissement de Ndop, dans le Nord-Ouest camerounais. Archevêque émérite de Douala au Cameroun, il est une voix de l’Eglise catholique respectée dans le pays pour son franc-parler.
L’archevêque émérite de Douala a été enlevé dans l’après-midi du jeudi 5 novembre par un groupe d’hommes armés, sur la route entre Bamenda et Kumba. Selon Monseigneur Samuel Kleda, archevêque de Douala, joint par téléphone, le prélat est toujours aux mains de ses ravisseurs.
Le roi de Kumba, sa majesté Semh Mbinglo, le chef traditionnel de la localité, a également été enlevé lors du rapt, puis relâché. Le kidnapping intervient après l’hommage de la nation aux sept enfants tués par des individus non identifiés à Kumba.
Depuis plusieurs années, cette région anglophone du Cameroun est en proie à des violences : des groupes de séparatistes anglophones, surnommés les « Amba boys », veulent créer leur propre territoire, l’Ambazonie.
Selon une source citée par ActuCameroun, ce sont les Amba boys qui seraient responsables du double enlèvement. Pour Elie Smith, proche collaborateur du cardinal joint par RFI, l’action du cardinal pour protéger les écoles a attisé la colère des séparatistes. «Ils ses plaignaient que le cardinal ait encouragé les enfants à aller à l’école. Car pour eux, si l’école commence, c’est un signe de normalisation.»
Kumba, frappée par la violence
Les écoles sont souvent frappées dans le Nord-Ouest et Sud-Ouest camerounais. Samedi 24 octobre, un commando a attaqué une école de Kumba, dans la région du Sud-Ouest. Sept enfants de neuf à douze ans ont été tués dans leur classe. Une dizaine d’hommes, munis d’armes de guerre, a fait irruption à moto dans l’enceinte du complexe scolaire privé dénommé Mother Francisca International Bilingual Academy, avant d’ouvrir froidement le feu sur des élèves dans leur classe. Les autorités accusent les séparatistes.
À l’issue de l’audience générale du 28 octobre, le Pape François a exprimé sa douleur pour la mort d’élèves, tués dans leur école à Kumba. Il a appelé à faire taire les armes dans cette région marquée par un conflit depuis plusieurs années.
C.H.,Vatican News