La Brasserie de l'Abbaye de Rochefort présente sa nouvelle bière : la triple Extra. Un secret bien gardé, dévoilé il y a quelques jours.
De la Tridaine en bouteille
Pour faire de la bière, les matières premières sont l’eau, le malt d’orge, le sucre, le houblon et la levure. L’eau, matière première extrêmement importante en quantité et en qualité, provient directement de la source de la Tridaine. Cette source est alimentée par la nappe phréatique située à proximité de l’abbaye. Aucun traitement chimique, physique ou autre n’est appliqué à cette eau naturellement pure. Quant à la levure, elle est précieusement gardée et conservée à l’abbaye. C’est elle qui va permettre la transformation des sucres en alcool. Cette levure, ayant muté au fil du temps, est devenue unique et propre à la brasserie qui possède ainsi sa souche propre.
A l'abbaye de Rochefort, on brasse depuis 1595. Aujourd'hui, les bières produites par les moines font partie des 11 bières trappistes labellisées, c'est-à-dire brassées dans le respect des critères définis par l'Association internationale trappiste. Rappelons que 6 des bières estampillées "Authentic Trappist product" sont belges.
Cette nouvelle trappiste baptisée la triple Extra (bière triple blonde, 8,1 % d'alcool) rejoint une gamme qui compte déjà la Rochefort 6, 8 et 10 (bière brune de fermentation haute). Contrairement aux trois autres bières de Rochefort, la Triple n'a pas un chiffre sur sa capsule mais une devise Curvata resurgo (courbé, je me redresse) qui est la devise de l'Abbaye Saint-Rémi.
Oeuvre de charité
Contrairement aux autres ordres religieux, les cisterciens de Rochefort ne font pas explicitement vœu de pauvreté. Ils ne peuvent cependant rien posséder en propre. Mais la communauté en tant que telle peut posséder certains biens. Traditionnellement, les moines vivent la vertu évangélique de pauvreté en partageant les ressources de leur monastère. Ainsi, il est bon de rappeler que l’abbaye de Rochefort s’efforce de secourir au maximum les personnes les plus éprouvées. Une aide prioritaire est accordée aux malades. Le monastère collabore surtout avec les services sociaux des communes environnantes. Une attention particulière est aussi portée aux étudiants et aux activités culturelles de la région.
S.D.
Illustration : Guy Focant