Premier tome d’une trilogie qui s’annonce passionnante, Alma nous entraîne de son jardin d’Eden, au cœur de l’Afrique, vers une île de pirates des Caraïbes, à la recherche de son jeune frère capturé par des esclavagistes.
Quatorze ans: c’est l’âge d’Alma, jeune fille qui chasse et court la savane avec Brouillard, un cheval blanc qu’elle a apprivoisé avec patience. C’est aussi l’âge de Sirim, princesse de Boussa qui va la recueillir quelques jours et devenir son amie. Joseph Mars, le mousse embarqué à Lisbonne sur la Douce Amélie doit bien compter le même nombre d’années. Tout comme Amélie, celle qui a donné son nom au navire, puisqu’elle est la fille de l’armateur.
C’est principalement Alma que nous suivons à la découverte de son petit paradis africain et ensuite, à la recherche de son frère emporté par des marchands d’esclaves. On découvre comment une famille qui vivait protégée au cœur des terres s’éparpille, décimée par la traite des êtres humains: il y a le père et sa fille qui cherchent, la mère et ses deux fils qui sont emmenés. Chacun ignore le sort de l’autre, qu’il soit libre ou entravé. Avant d’être esclave, chacun vivait en paix, chacun portait son vrai nom, chacun était un être humain de chair et de cœur.
Y a-t-il de l’or à bord? Joseph va-t-il mener le capitaine vers le trésor d’un fameux pirate? Le comptable a-t-il maquillé les comptes de l’armateur? Comment Amélie va-t-elle vivre maintenant qu’elle est orpheline et désargentée? La mère d’Alma va-t-elle survivre à la traversée alors qu’elle est enceinte? Alma va-t-elle conserver sa liberté?
Les jeunes et bons lecteurs (à partir de 12 ans), ne lâcheront pas cette histoire, s’étonnant que tous ces destins se rejoignent à deux pas des Amériques, juste à temps pour s’impatienter de la suite et surtout, pour réfléchir à cette pratique courante qu’était l’esclavage en cette fin du XVIIIe siècle.
Mais c’est aussi une chouette lecture pour les plus âgés. Et si les deux prochains tomes tiennent le rythme, nul doute qu’il faille porter cette histoire à l’écran.
Geneviève IWEINS,
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Timothée de FOMBELLE, « Alma, le vent se lève ». Gallimard, 2020, 18€ – Remise de 5% sur présentation de cet article (+ frais de port 7,65€).