Colette Nys-Mazure est bien connue des lecteurs de « Dimanche ». Son nouveau recueil de poésie, « Le jour coude-à-coude », illustré par Camille Nicolle, vient d’être publié par Esperluète, une maison d’éditions namuroise.
Colette Nys-Mazure écrit sur le temps qui passe, les corps qui vieillissent et flétrissent, mais aussi les agacements ordinaires, tous ces petits bruits qui abîment le silence. Observatrice aguerrie, elle perçoit la fuite du temps, la vieillesse qui s’approche à pas mesurés, puis de plus en plus rapprochés. « Sur mes proches, s’imposent les années. Je vais vers eux de séniorerie en hôpital. »
Dans une langue bien à elle, la Tournaisienne oscille entre prose et poésie, sensible au règne du vivant. Plantes et oiseaux ont ses faveurs dans le glissement du jour. Celle qui connaît les transports en commun, pour les emprunter, y observe la foule de ses contemporains, leurs errements, leurs manques aussi. « Tant de regards rivés au tableau d’affichage finiraient par l’effacer. » Et Colette de capter, dans le glissement du train, de multiples bribes de vies aperçues au détour du chemin.
Le jour coude-à-coude est aussi un éloge de l’enfance et de ses réminiscences au goût acidulé et charnu d’autrefois. Le confinement actuel permet de goûter des plaisirs domestiques simples. Souhaitons, dès lors, à Colette Nys-Mazure de s’y adonner, loin des multiples sollicitations. Car la poésie demeure pour elle un devoir, puisqu’elle se fait « passeuse d’existences mutilées, vacillantes ».
Angélique Tasiaux
Colette Nys-Mazure, avec des dessins de Camille Nicolle, « Le jour coude-à-coude ». Esperluète éditions, mars 2020, 64 p. Infos et commandes via esperluete.editions@skynet.be