En première ligne : Opération dépistage


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En première ligne : Opération dépistage
Par Angélique Tasiaux
Publié le - Modifié le
3 min

Ils sont devenus "nos héros", peut-être à leur insu ou ils s’en défendent. Ils travaillent peut-être au moment où – chaque soir à 20h – la population les applaudit de sa porte, sa fenêtre ou son balcon. "Ils et elles" sont au chevet des patients ou veillent au bien-être des personnes (âgées, en institution…). CathoBel et Dimanche vous invitent à partager leurs ressentis. Aujourd’hui, une laborantine revient sur sa motivation à travailler directement sur le Covid-19.

Agée de 36 ans, Marie Delmarcelle est technicienne de laboratoire, après des études en chimie. Depuis quelques jours, elle est aux prises directes avec le Covid-19.

L'appel a été lancé sur base volontaire parmi le personnel de GSK. Plus de 200 personnes se sont proposées pour relever le défi. Après la réception des écouvillons (les bâtonnets qui recueillent les sécrétions), ceux-ci sont envoyés dans le laboratoire où opère Marie. Un lieu complètement isolé, puisqu'il faut un badge pour y pénétrer. Là, la séquence génétique du virus se trouve extraite du liquide surnageant, avant d'être amplifiée dans un autre lieu. Les résultats sont ensuite envoyés à la KULeuven, qui les communique directement aux médecins.

La phase préliminaire d'habillage des employés n'est pas des moindres, à la mesure de l'impétuosité du virus! Et Marie d'énumérer: les protections de chaussure, la salopette en plastique, le masque FFP3 (perfectionné), la charlotte (pour les cheveux), les lunettes de sécurité, sans oublier une deuxième paire de gants "qui couvrent jusqu'au milieu de l'avant-bras et résistent au spray désinfectant". Voilà tout un attirail de protection renforcée, qui s'apparente à une tenue de combat. "J'ai confiance dans les mesures mises en place pour travailler", précise Marie, "et puis, je ne suis pas une personne à risques". En seulement quelques jours, elle est entrée dans le nouveau mode de fonctionnement et s'est habituée au port de l'équipement. Malgré l'anonymat, Marie sait que derrière chaque écouvillon se cache un patient et souvent une famille.
Les applaudissements à 20h sont sympathiques, reconnaît notre laborantine, mais il y a tellement de gens "qui ont une vie professionnelle et ont été oubliés". Quant à la solidarité, elle est à relativiser, au vu du "chacun pour soi dans la vie quotidienne et personnelle". Il suffit de songer aux magasins d'alimentation pris d'assaut durant les premiers jours et aux regards courroucés d'acheteurs croisés dans les rayons des grandes surfaces.

A la maison, des changements sont perceptibles dans l'organisation familiale. "J'anticipe plus les courses. Si ce n'est pas indispensable, je n'y retourne pas! Il y a un minimum à appliquer pour soi et les autres! Mes enfants voient aussi que je m'investis dans ma fonction par rapport au Covid-19 et cela permet de dédramatiser en famille. Le Covid ne signifie pas nécessairement la mort!" Et Marie de citer une proche qui a été contaminée, sans traitement consécutif. Optimiste, notre technicienne de laboratoire a décidé de rester positive. "Il y a des mesures à prendre, je fais par exemple les courses seule, mais il ne faut pas en faire un drame!"

Angélique TASIAUX

 


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