
(c) Crucifix Constantin
Amaury est étudiant en école de commerce. Il aime flâner sur les brocantes mais son cœur bondit à la vue des crucifix abandonnés au plus offrant. Il décide alors de les acheter et de leur donner une seconde vie en les restaurant. C’est ainsi que « Crucifix Constantin » a vu le jour.
« Ils n’ont pas leur place ici. » C’est en tout cas la conviction d’Amaury quand il voit des crucifix bradés sur les marchés aux puces. Cet étudiant français en école de commerce a séjourné huit mois à Bruxelles. Chaque semaine, il se promène sur les brocantes et notamment celle très réputée du quartier des Marolles. Un dimanche matin, sur un « coup de tête », Amaury achète une dizaine de crucifix.
Un nouveau foyer
« J’aime les choses concrètes et je suis manuel même si je n’ai pas suivi de formation artistique. » Amaury se lance donc dans la restauration – ou plutôt le relooking – de ces crucifix. En leur apportant une touche moderne, par des formes et des couleurs simples, Amaury espère qu’ainsi transformés, ils retrouveront un nouveau foyer. Car un crucifix, « c’est ce qui nous aide à prier ». L’étudiant teste son idée via les réseaux sociaux et, au vu des premiers retours positifs, décide de développer son ‘business’ à plus grande échelle.
Un crucifix, un défi

(c) Crucifix Constantin
« Je prie beaucoup avant et pendant que je restaure, je suis donc inspiré dans ma prière. » Amaury observe le type de bois, le matériau, la forme et choisit des formes et des couleurs « qui donnent du sens, transmettent un message », son intervention doit avant tout « ouvrir vers le ciel » et recentrer le regard sur le Christ. « Chaque crucifix est unique« , et représente un nouveau défi. Mais chaque fois, « ce que je fais a pour moi beaucoup de sens« , nous confie Amaury.
Entreprise missionnaire
Ces lignes et formes colorées, épurées, modernes, deviennent sa signature. Un look qui attire toutefois l’œil et c’est bien le but de l’opération. « Ce sont des objets devant lesquels on ne peut pas passer sans les voir. » De retour à Lyon, Amaury a embarqué trois de ses amis dans l’aventure. « J’ai choisi d’utiliser seulement de la peinture et des formes simples pour que ce procédé soit accessible à tous, et pour motiver mes amis à m’aider« , raconte l’étudiant. Aujourd’hui, il dispose même de son propre atelier et a investi dans une machine pour poncer les différents types de bois. Une petite entreprise à réelle vocation missionnaire d’où le choix du nom Crucifix Constantin (premier empereur romain à autoriser le culte chrétien et à se convertir).
Evangélisation passive
« La Providence a été généreuse avec ce projet. Les premiers échos dans la presse chrétienne ont donné une visibilité à mon entreprise, j’ai alors très vite reçu des dons de crucifix à restaurer et à vendre, ou des demandes de particulier pour relooker des crucifix. » Amaury peut se targuer d’avoir mis en place une véritable filière de reconditionnement pour des objets qui, à ses yeux, restent précieux et porteurs d’une histoire. Avec ce projet, il assume totalement son identité, celle d’un jeune chrétien pratiquant ancré dans le monde; il veut aussi donner une image moderne de l’Eglise, déconstruire les clichés, casser les codes. Mais son envie est que « ce projet missionnaire s’adresse non pas seulement aux chrétiens mais à tous. » C’est pourquoi il vient de développer un kit d’évangélisation passive : des affiches à imprimer soi-même reprenant les codes du relooking des crucifix. Pour inciter les gens « à mettre le Christ dans leur déco« , et « rapprocher ceux qui se sont éloignés de la foi » en leur proposant « des messages forts, puissants qui peuvent vraiment changer la vie« .
Sophie DELHALLE
Plus d’infos? Consultez le site www.crucifix-constantin.com ou la page Facebook « Constantin »
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