« Orientations sur l’eau, symbole du cri des pauvres et du cri de la Terre », tel est le sous-titre du document « Aqua fons vitae » publié par le Dicastère pour le Service du Développement Humain Intégral à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, le 22 mars dernier. Différents défis liés à cette ressource vitale mais rare y sont abordés.
«L’eau, source de vie», signification du titre de ce document disponible uniquement en anglais sur le site du Dicastère pour le Service du Développement Humain Intégral, s’enracine dans le magistère social des Papes et dans le travail effectué par l’Église en différents pays.
Aspects et dimensions de l’eau
Le document distingue trois dimensions liées à l’eau: l’utilisation qu’en fait l’homme, son usage dans de nombreuses activités humaines, en particulier l’agriculture et l’industrie, et enfin l’eau en tant que surface, autrement dit les rivières, les aquifères souterrains, les lacs et surtout les océans et les mers. Pour chaque aspect, des défis et des propositions opérationnelles pour accroître la sensibilisation et l’engagement au niveau local sont proposés. La dernière partie présente plutôt une réflexion sur l’éducation et l’intégrité.
Stratégie globale pour les établissements de santé catholiques
Sans eau propre, il n’y a pas de vie, pas de santé, pas de développement. C’est pourquoi le Dicastère annonce également, à l’occasion de la publication d’Aqua fons vitae, la définition d’une stratégie globale pour l’hygiène dans les établissements de santé appartenant à l’Église. «Trop d’établissements de santé dans les pays pauvres et en développement n’ont pas un accès adéquat à l’eau pour les besoins de nettoyage les plus élémentaires et des milliards de patients, de personnel soignant et de familles sont mis en danger, car il y a un manque d’éléments fondamentaux ou d’infrastructures pour des soins décents, sûrs et de qualité. Et la situation est particulièrement alarmante en ces semaines de pandémie», peut-on lire.
Le Dicastère encourage également toutes les «coalitions d’organisations gouvernementales, privées et caritatives» qui participent à cette lutte pour la vie.
Un geste qui sauve
Selon un rapport de l’Organisation mondiale de la Santé et de l’Unicef publié l’an dernier, 40% de la population mondiale, soit 3 milliards de personnes, ne disposent pas d’installation leur permettant de se laver les mains à domicile. Dans les pays les moins développé, cette réalité touche 75% de la population.
Dans le monde, 47% des établissements scolaires sont concernés par cette absence d’installations d’eau ainsi que 16% des établissements de santé, soit près d’une structure sur six. Les populations urbaines et en particulier résidant dans des bidonvilles sont particulièrement touchées.
A chaque lavage, entre 0,5 litres et deux litres d’eau sont nécessaires. Pour faire des économies d’or bleu, l’Unicef recommande de se laver les mains quand cela est nécessaire après s’être rendu dans des places publiques, avoir rencontré des personnes ou être allé aux toilettes. Le lavage des mains est tout autant nécessaire avant de cuisiner, de manger ou d’allaiter son enfant.
Même en rationnalisant l’eau, freiner l’épidémie est possible, assure Kelly Ann Naylor, directrice adjointe du département en charge de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène, à l’Unicef, qui a pu observer l’évolution de l’épidémie du virus Ebola au Libéria. Et en ces temps de pandémie de covid19, se laver les mains reste le premier geste qui peut sauver des vies.
Enquêtes et collecte de fonds
«De nombreux systèmes d’assistance sanitaire catholiques ont entamé des enquêtes pour définir l’étendue et la complexité du problème, en examinant un échantillon d’établissements de santé catholiques», est-il aussi expliqué. Le Dicastère, en collaboration avec quelques partenaires, tels que Catholic Relief Services et Global Water 2020, a décidé d’encourager cet effort et d’y contribuer, en promouvant – chaque fois que cela est possible – des enquêtes supplémentaires dans certains pays. Les résultats de cette étude, ainsi que les résultats d’autres enquêtes récemment menées par des organisations sanitaires catholiques, seront utilisés comme point de départ pour la mise en œuvre et les plans de collecte de fonds destinés à soutenir les plans opérationnels.
Les organisations intéressées par cette initiative pourront contacter le Dicastère pour le Service du Développement Humain Intégral à partir de la mi-avril pour demander des informations complémentaires ou discuter des possibilités de partenariat.
Source : VaticanNews
Illustrations : pixabay CCO