Alors que toute la famille, en ce jour de congé, vaque à ses occupations, la petite Clémentine, âgée de trois ans, regarde un dessin animé. Mais, programme de télévision commerciale oblige!, le film est interrompu par quelques spots publicitaires.
Soudain la fillette s’exclame: « Hé! C’est Marie… Pas vrai? » Les adultes quittent un moment la lecture de leur magazine ou journal et découvrent à l’écran l’image d’une poupée gigogne (vous savez, ces poupées en bois de tailles décroissantes qui s’emboîtent les unes dans les autres).
Une femme bleue avec un large sourire
Chacun voit bien que cette poupée n’est évidemment pas Marie. Ceux qui savent lire découvrent que cette figurine a été choisie pour la campagne publicitaire de Zaffranax (le sujet de cette rubrique n’est évidemment pas de faire de la publicité pour un quelconque produit, mais de relater un fait réel de questionnement spirituel – à tous les sens du mot, cette fois – d’un enfant).
Mais pourquoi la gamine associe-t-elle cette poupée gigogne publicitaire avec la mère de Jésus? La grand-mère a tôt fait de comprendre. « Waouw! C’est fou ça… Regardez… » Elle montre le livre que la petite Clémentine avait choisi le jour même pour que sa grand-mère lise une histoire. Et ce livre c’était… Je vous salue Marie de Maïte Roche (paru en 1985 aux Editions Mame).
L’artiste catéchète française avait peint une Marie au manteau bleu, avec un tendre sourire, sur les onze illustrations de son livre pour enfants qui présente le texte de la prière mariale. Et la poupée gigogne de cette publicité était également une femme toute vêtue de bleu avec un large sourire.
La petite fille de trois ans, dont l’esprit était encore empli des magnifiques peintures bleues du Je vous salue Marie et de la douce voix de sa grand-mère qui lui lisait les textes de cette prière si populaire, avait réuni les deux visions, tout simplement.
Richesse de la bibliothèque
Clémentine avait choisi librement ce livre parmi beaucoup d’autres. Juste comme son grand frère de six ans, Siméo, avait choisi quinze jours plus tôt qu’on lui lise, avant de dormir, le magazine pour enfant Pomme d’Api Soleil dans lequel était présentée la Messe du dimanche (p. 3 à 9 du N° 283, 1989, aux Editions Bayard).
La date de ces deux publications témoigne que ces livres faisaient déjà partie de la bibliothèque de la chambre d’enfant de leur maman, quand elle était elle-même petite. Ils étaient précieusement gardés dans la bibliothèque et toujours mis à disposition.
Transmission au-delà des générations
Ce sont donc les grands-parents de Siméo et de Clémentine qui ont constitué cette bibliothèque pour leurs enfants. La maman forte de sa propre expérience poursuit l’initiative. Soixante ou septante ans plus tôt, bien avant que Maïte Roche ne publie ses magnifiques ouvrages, les parents des grands parents de Clémentine et Siméo avaient eux-mêmes amorcé ce mouvement de transmission en offrant à leurs enfants, dans les années ’50, des livres imagés pour enfants consacrés à Jésus, Marie, Don Bosco, Dominique Savio et autre saint Vincent de Paul. Et cela, au milieu des Tintin et de divers livres disponibles à l’époque.
Le plus intéressant, c’est sans doute que les enfants, librement à chaque génération, puissent choisir de retrouver avec bonheur ces lectures, à leur rythme et à leur choix.
Luc AERENS