François à Bari : faire de la Méditerranée un espace de résurrection


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François à Bari : faire de la Méditerranée un espace de résurrection
Par Sophie Delhalle
Publié le - Modifié le
3 min

capture d'écran Vatican News

Dimanche 23 février, le pape François a prononcé, devant les évêques participant à la rencontre de Bari, une ample méditation exhortant les responsables d’Eglise à s’engager en faveur de la paix et de la réconciliation. Pour que la Méditerranée, devenue cimetière, se transforme en lieu de résurrection.

Cette rencontre des évêques à Bari avait pour objectif d’engager un processus d’écoute et d’échange afin de contribuer à l’édification de la paix dans cette région cruciale du monde, depuis toujours carrefour des civilisations. Une sorte de réflexion, en Eglise, sur la vocation et le destin de la Méditerranée, "mer de métissage", mais aussi sur la transmission de la foi. Aujourd’hui, "la Méditerranée demeure une zone stratégique dont l’équilibre reflète ses effets sur les autres parties du monde", a notamment souligné François dans sa longue intervention.

La guerre est une folie

Il était donc question de "la contribution que nous pouvons offrir, comme disciples du Seingeur, à tous les hommes et les femmes de la région méditerranéenne", menacée par de nombreux foyers d’instabilité et de guerre, soit dans le Moyen-Orient, soit dans les divers États de l’Afrique du Nord, comme aussi entre les différentes ethnies, groupes religieux et confessionnels. Sans oublier "le conflit encore irrésolu entre israéliens et palestiniens, avec le danger des solutions non équitables, et donc porteuses de nouvelles crises". Et pour François, "la guerre est une authentique folie parce qu’il est fou de détruire des maisons, des ponts, des entreprises, des hôpitaux, de tuer des personnes et d’anéantir des ressources au lieu de construire des relations humaines et économiques". Jamais la guerre ne pourra être considérée comme normale : "Il n’y a aucune alternative à la paix", a martelé le saint Père.

Porter secours, un devoir chrétien

"A quoi sert une société qui atteint toujours de nouveaux résultats technologiques, mais qui devient moins solidaire envers celui qui est dans le besoin ?" Ainsi, le Pape a-t-il souligné le besoin d’être attentif aux plus pauvres et ce compris les migrants. "Un sentiment de peur s’introduit, qui pousse à ériger ses défenses face à ce qui est présenté instrumentalement comme une invasion" dénonce François. "Nous n’accepterons jamais que celui qui cherche l’espérance en prenant la mer meurt sans recevoir de secours, ou que celui qui arrive de loin devienne la victime d’exploitation sexuelle, soit sous-payé ou recruté par les mafias" Le Pape a ensuite abordé cette problématique sur un plan ecclésial, suggérant d’élaborer une théologie de l’accueil et du dialogue, n’excluant pas les "semences de vérité dont les autres sont dépositaires."

L’impuissance des puissants

Une rencontre plus vivante entre les diverses fois religieuses, portée par un respect sincère et par une volonté de paix, devient urgente, selon le souverain pontife qui nous renvoie au Document d’Abou Dhabi sur la fraternité."La communauté internationale s’est contentée d’interventions militaires alors qu’elle devrait mettre en place des institutions qui garantissent des opportunités égales et des lieux où les citoyens auraient la possibilité de prendre en charge le bien commun." François nous exhorte également à élever la voix "pour demander aux gouvernements la protection des minorités et de la liberté religieuse". Enfin, le Pape invite toutes les parties concernées par le futur de la Méditerranée à "reconstruire les liens qui ont été coupés, relever les villes détruites par la violence, … " mais aussi et surtout à considérer l’autre comme un frère et à "regarder ce qui est déjà devenu un cimetière comme le lieu d’une future résurrection de toute la région".

S.D. d’après VaticanNews


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