Dans son numéro de février 2020 dédiée à la vie consacrée, Donne Chiesa Mondo, le mensuel féminin de l’Osservatore Romano, met en lumière le ”burn-out” de nombreuses religieuses. Pour prendre à bras-le-corps le problème, les supérieurs généraux masculins et féminins ont décidé de créer une commission d’études sur la question.
Le manque de vocations, la fermeture de couvents, les abus sexuels et abus de pouvoir, la gestion des biens, la pesanteur de structures mises en place il y a des siècles sont les thèmes brûlants au cœur d’un long entretien accordé par le cardinal João Braz de Aviz, le préfet de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique, pour le supplément Donne Chiesa Mondo.
L’article sur la prévention du “burn-out”, un syndrome d’anxiété très répandu qui touche également les religieuses, peut parfois être causé par des abus, qu’ils soient de pouvoirs ou sexuels. Ainsi, l’UISG, l’Union Internationale des Supérieures générales, a mis sur pied, à Rome, un «laboratoire» pour en parler; et en collaboration avec l’Union des Supérieurs généraux, a décidé d’instituer à cet effet une « commission pour le soin de la personne », pour une durée de trois ans. Les membres de cet organe débuteront par l’écriture d’un code de conduite afin d’établir un cadre similaire à un contrat de travail.
Savoir demander du repos
Pour Maryanne Lounghry, pyschologue spécialiste du burn-out, il est en effet fondamental qu’une sœur « sache ce qu’on peut lui demander” ou non. Une religieuse devrait pouvoir dire à son supérieur, religieuse ou prêtre, qu’elle a besoin d’un jour de repos parce qu’elle a travaillé toute la semaine, relève-t-elle.
Ne pas connaître les limites de son engagement, ne pas avoir le contrôle de sa propre vie ”mine la santé mentale”, note encore la psychologue. ”Travailler dans l’ambiguïté”, privé de certaines règles, peut conduire à se sentir ”maltraité”. Elle dit ainsi avoir constaté des situations d’abus de pouvoir très concrètes de prêtres sur des religieuses. Ce code de conduite instituera ainsi des règles concernant les vacances, le salaire perçu par les religieuses, les heures récréatives ou encore la politique d’éducation.
S.D. (d’après Cath.ch et VaticanNews)