Le 14 octobre prochain, à Saint Jean de Latran à Rome, sera canonisée la bienheureuse Giuseppina Vannini. Cette sœur Italienne décédée en 1911 avait fondé l'Institut des Filles de Saint-Camille avec le bienheureux Louis Tezza.
Née à Rome en 1859, Giuditta Vannini, perd ses parents à l'âge de sept ans. La petite orpheline est séparée de ses deux frères et sœurs et confiée à l'orphelinat de Torlonia sous la garde des Sœurs vincentiennes. Celle qui pensait alors devenir enseignante en maternelle choisira finalement la vie religieuse.
De Giuditta à Giuseppina
Elle entre au noviciat des Filles de la Charité à Sienne, une Congrégation de Sœurs Vincentiennes. Désorientée, c'est en décembre 1891 que Giuditta rencontre le père Luigi Tezza lors d'une retraite spirituelle. Ce dernier souhaite former une congrégation religieuse composée exclusivement de femmes et dédiée aux soins des malades.
Après plusieurs semaines de discernement, Giuditta accepte l’offre du père Tezza et, en mars 1892, elle reçoit l’habit scapulaire et religieux des Tertiaires Camilliens. Elle change son nom et devient soeur Giuseppina. Trois ans plus tard, elle est nommée Supérieure générale des Filles de Saint-Camille.
La congrégation, dévouée au service des malades, se développe assez rapidement avec l'ouverture de nouvelles communautés à Crémone, Mesagne et Brindisi. Toutefois, ce nouvel ordre peine à se faire reconnaître par l'Eglise, le pape Léon XIII ayant décidé de ne pas permettre la fondation de nouvelles communautés religieuses. Les relations du père Tezza avec les femmes de la communauté ont par ailleurs fait l’objet, à l'époque, d’une interprétation malveillante ; ce dernier a fui les critiques et s'est réfugié à Lima, au Pérou, où il est resté jusqu'à la fin de ses jours. Cependant, la communauté a continué à se répandre dans le monde entier, avec des maisons en France, en Argentine et en Belgique et la congrégation a finalement obtenu l'approbation officielle en 1909.
Frappée par une maladie cardiaque grave, la Mère Giuseppina meurt en février 1911 à l'âge de 51 ans. Son corps a été inhumé dans le cimetière du Verano à Rome. En 1932, ses restes furent exhumés et enterrés dans l'église de la Maison mère des Filles de Saint-Camille. Ses restes ont de nouveau été transférés en 1976 à la chapelle de la nouvelle Maison généralice de Grottaferrata.
Aujourd'hui encore, partout dans le monde, les soeurs Camilliennes déploient leur énergie au service des malades et des marginaux, dans les hôpitaux, dispensaires, maisons de retraite, léproseries, ... (et s'occupent par exemple des sidéens) dans l'esprit de leur saint tutélaire.
Deux miracles
Les deux miracles attribués à la Mère Giuseppina se sont produits au Brésil. Le premier concerne une femme appelée Olga Nuñez souffrant d'un mélanome paralysant. Face à des traitements médicaux inefficaces, les Filles de Saint-Camille qui servaient à l'hôpital où Olga était soignée ont placé une relique de Mère Giuseppina sur son lit et ont prié une neuvaine pour demander l'intercession de leur fondatrice. La santé de Nuñez a commencé à s'améliorer jusqu'à ce qu'elle soit complètement guérie. Le deuxième miracle s'est produit sur un ouvrier du bâtiment nommé Arno Celson Klauck, tombé dans une cage d'ascenseur, sur trois étages, alors qu'il plaçait des poutres en bois. Il a spontanément demandé l'aide de Mère Giuseppina lors de sa chute et il a été retrouvé indemne.
S.D.
Illustrations : camilliani.org