Selon un rapport de l’OCDE, plus des deux tiers des immigrés, dans les pays membres de l’organisation, occupent un emploi, à peine moins que les autochtones. Concernant les demandes d’asile, elles poursuivent leur diminution, sauf en France et en Espagne.
Alors que l’immigration occupe de plus en plus de place dans le débat public européen, l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) a publié ce mercredi un rapport sur le taux d’emploi des immigrés dans ses pays membres. Ce taux atteint 68,3 % en 2018, soit 2,4 points en dessous de celui des populations autochtones.
Cette moyenne cache évidemment de fortes disparités : en Islande, 88,1 % des immigrés travaillent, tandis qu’en Turquie, ils ne sont que 46,2 %. Le taux est à mettre en rapport également avec le taux d’emplois des populations nées dans le pays concerné : en Italie par exemple, le taux d’emplois des immigrés (60%) est supérieur à celui des Italiens (58,8%).
Les différences de taux d’un pays à l’autre peuvent s’expliquer de différentes manières. La République tchèque et la Hongrie, qui ont des taux d’emplois des immigrés élevés (respectivement 77,5 %et 73,1%), accueillent surtout des travailleurs venus d’autres pays européens et envoyés par leurs entreprises pour y suivre les investissements décidés. En France et en Belgique, où est pratiqué le regroupement familial, les taux sont parmi les plus bas de l’aire de l’OCDE : 56,6 % et 56,5 %. Ces taux montrent qu’il y est difficile pour les conjoints ou les enfants en âge de travailler, de trouver facilement un emploi.
Demandes d’asile en baisse
Autre question liée aux migrations traitée par l’OCDE : les demandes d’asile. Globalement, elles ont continué de diminuer, passant de 1,26 million de demandes de protection en 2017 à un 1,07 million l’année dernière. Là encore, il existe de fortes disparités. À rebours de cette tendance baissière, la France et l’Espagne enregistrent des demandes en hausse : respectivement + 20 % et + 73%.
Outre des politiques plus restrictives envers les demandeurs d’asile comme aux États-Unis, certaines routes migratoires comme celle de la Méditerranée centrale se sont amoindries. Les hausses enregistrées en France et en Espagne s’expliquent alors par un effet de report dans le cas français – des demandeurs déboutés dans un premier pays tentent d’obtenir un statut de réfugié en France – ou par un afflux de demandes en provenance du Venezuela, une des crises humanitaires et politiques majeures.
Xavier Sartre – Cité du Vatican