L’église Notre-Dame du Rosaire fête cette année ses cent ans. Les caméras de la messe télévisée seront là ce 29 septembre pour retransmettre en direct une célébration festive.
Dans un petit coin de la province de Liège, la vallée de la Mehaigne peut se découvrir à bord de drôles d’engins appelés "draisines". Une façon ludique et sportive, en quelques coups de pédale, de parcourir la campagne mais également, de remonter le temps. En effet, le village de Moha possède l’une des plus anciennes forteresses médiévales de Belgique. Si, aujourd’hui, les murailles ne sont plus vraiment menaçantes, il faut se rappeler que par le passé, les Comtes de Moha et les Princes-Evêques de Liège se sont succédé pour bâtir et défendre cette place forte. Chaque été, des chevaliers rejouent les combats d’autrefois et les conteurs replongent les visiteurs dans les saveurs et les coutumes du passé.
Toute proche, l’ancienne abbaye cistercienne du Val Notre-Dame est devenue une école et un internat pour jeunes filles. Au XVIIe siècle, l’une de ses abbesses, Nicole de Waha, fonda une Confrérie du Saint-Rosaire. A cette époque, l’Eglise encourageait la ferveur populaire pour le Saint Rosaire, autrement dit, la récitation de trois chapelets et la méditation sur les mystères joyeux, douloureux et glorieux qui ont jalonné la vie de Jésus et de sa Mère.
Jubé et vitraux
L’église abbatiale a été détruite lors de la révolution française, mais un peu de son âme s’est retrouvée au cœur de Moha, au sein de la nouvelle église Notre-Dame du Rosaire. Dès la planification de cette dernière, les architectes avaient pris en compte les dimensions du magnifique jubé du Val Notre-Dame pour calculer la largeur de la nef centrale. Il était hors de question de laisser cette remarquable sculpture du XVIe siècle, représentant le Christ et ses apôtres, tomber dans l’oubli. La première pierre sera posée en 1912. Terminée en 1917, l’église ne sera consacrée qu’en 1919 en raison de la guerre.
Non loin du chœur, une Vierge à l’enfant, habillée à l’espagnole, attire tous les regards. Elle a vraisemblablement été réalisée au début de la Confrérie du Saint-Rosaire et longtemps vénérée. A l’époque, les parents venaient exposer devant elle leur enfant mort-né, espérant, par des prières, une résurrection temporaire qui leur permettait de lui donner le baptême. Plus de 177 cas ayant été recensés, l’Eglise en avait alors reconnu le caractère miraculeux.
L’église est baignée de la chaude lumière que filtrent des vitraux résolument contemporains. Composés de 93 panneaux et de 35 tons différents, ils sont l’œuvre de trois maîtres-verriers. Vingt ans, de 1970 à 1990, ont été nécessaires pour mener à bien cet immense chantier.
Expo et hommage musicale à la Reine Mathilde
Entouré de l’équipe paroissiale, le curé du village, Michel Dorthu, a allumé les projecteurs des médias sur la petite église Notre-Dame du Rosaire pour son centième anniversaire. L’association Eglises Ouvertes y expose jusqu’au 13 octobre le fruit d’un concours photo organisé en Wallonie durant l’été dernier. Cette exposition itinérante a sélectionné des clichés témoins du regard curieux ou mystique, et de l’humour décalé des nombreux photographes, amateurs ou professionnels, qui y ont participé. Une invitation à se laisser interpeller par les symboles, les objets ou tout simplement la lumière qui habitent nos églises.
Cette même équipe a aussi relevé le défi de préparer une célébration télévisée. Le jeune compositeur, Arnaud François, a été chargé de la partie musicale avec son ensemble vocal "Accroche-Chœurs". Pour l’occasion, il a composé la Missa Brevis Reginae Mathildae, un clin d’œil à la Reine Mathilde, et une mélodie aux couleurs harmoniques modernes.
C.O.
Dimanche 29 septembre à 11h sur la Une - Prédicateur: Fr. Didier Croonenberghs op.