Une icône du Bienheureux Laval, le saint local, sera donnée au pape François lors de sa venue à l’île Maurice. Une icône ʺmade in Belgiumʺ, réalisée par Jacques Bihin.
Il y aura une touche belge lors de la visite du pape François à l’île Maurice le 9 septembre prochain, dans le cadre de son 31e déplacement apostolique, du 4 au 10 septembre. Après s’être rendu au Mozambique puis à Madagascar, le souverain pontife rejoindra l’île Maurice. Certes, il ne fera qu’une courte étape à Port-Louis. Mais cette partie de la visite devrait rassembler des chrétiens de l’île de La Réunion, de Rodrigues, des Seychelles et de l’Archipel des Comores. Le pape met ainsi l’accent sur les îles périphériques.
On s’en doute, depuis l’annonce de ce voyage le 27 mars dernier, l’Eglise de Maurice prépare cet accueil. Par l’intermédiaire du groupe Diaconie de la beauté, l’évêché a lancé un appel vers les artistes pour établir une belle icône de leur saint local, le Bienheureux Jacques-Désiré Laval. C’est le Belge Jacques Bihin qui a obtenu cette commande. « La demande porte sur une image ni mièvre ni sinistre comme peuvent l’être les photos anciennes, une représentation qui pourra soutenir la prière », raconte le spécialiste des icônes. Le dessin fini, s’il est convaincant, peut alors être repris sur toutes sortes de supports, des signets, des feuilles de prières, etc.
Une commande urgente!
« Ça a été un travail en urgence », confie Jacques Bihin. Il lui a d’abord fallu se renseigner sur le Bienheureux père Laval, qui a été envoyé en mission sur l’île Maurice au milieu du XIXe siècle. Cet homme, né en 1803 en Normandie, a vécu son enfance et le début de l’âge adulte dans le confort et l’aisance. Puis il s’est converti après une chute de cheval. Il a poursuivi au séminaire puis s’est engagé comme missionnaire pour évangéliser les pauvres et accueillir les exclus. A 37 ans, il s’est embarqué pour l’île Maurice… Le père Jacques-Désiré Laval, religieux spiritain, fut le premier béatifié par le pape Jean-Paul II en 1979. Le jeune souverain pontife adressait alors cette prière: « Que l’exemple du père Laval encourage tous ceux qui, sur le continent africain et ailleurs, s’efforcent de bâtir un monde fraternel, exempt de préjugés raciaux! »
Le cadeau qui sera fait au pape actuel est donc le résultat du travail de Jacques Bihin: « Je me suis inspiré de quelques photos et images. » Une icône est toutefois une simplification du portrait d’un saint, on ne s’attache pas aux détails mais plutôt à l’attitude de la personne reçue comme modèle. « L’extrême sobriété du dessin permet aux chrétiens de se concentrer sur l’essentiel », explique le spécialiste de l’icône. Il détaille pour nous quelques points spécifiques de cette icône du Bienheureux Jacques-Désiré Laval: « J’ai choisi de mettre la croix pectorale sur le cœur, comme je l’ai vu sur une gravure. Pour montrer son attachement aux pauvres, j’ai mis une pièce rapiécée sur sa cape. » Enfin, Jacques Bihin a représenté cette figure de l’Eglise mauricienne auréolée. Normalement, il n’y a pas d’auréole pour un bienheureux. Ici, c’est un saint vénéré uniquement sur le territoire national, il n’a pas encore de statut universel. Peut-être l’icône dessinée par Jacques Bihin, reproduite sur différents supports de prière, pourra-t-elle contribuer à produire un miracle, et permettre sa canonisation ultérieure.
Anne-Françoise de BEAUDRAP
Légende: L’artiste détaille un aspect de l’œuvre finie
Crédit: CathoBel
https://youtu.be/UjX03up20Qo