Migrants secourus: l’Eglise italienne s’engage


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Migrants secourus: l’Eglise italienne s’engage
Par La rédaction
Publié le - Modifié le
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En Italie, le sort des migrants se retrouve ballotté entre une décision de justice récente qui était favorable à ceux qui leur portent secours en mer et un nouveau décret "sécuritaire" du gouvernement de Matteo Salvini.

Ce décret accorde au ministre des pouvoirs élargis pour interdire les eaux territoriales aux navires qui sauvent des migrants. Par ailleurs, les bateaux des ONG peuvent être confisqués et leurs commandants condamnés à des amendes pouvant aller jusqu'à 1 million d'euros.

Pour rappel, en juin dernier, une juge avait invalidé l'arrestation de Carola Rackete - la capitaine allemande du Sea Watch 3 qui avait secouru des migrants en mer. Le texte du décret validé par le Sénat et la Chambre - et qui doit encore être ratifié par le président Sergio Mattarella - donne la possibilité d'intercepter préventivement un navire et d'infliger jusqu'à 10 ans de prison pour toute résistance. Ainsi, sous couvert d'intensifier la lutte contre l'immigration clandestine, le gouvernement italien renforce le pouvoir des agents.

En réponse à cette politique hyper sécuritaire, des dizaines de couvents de religieuses ont adressé une lettre ouverte au président italien pour demander de protéger la vie des migrants. De son côté, l'ONG Amnesty international estime que ces mesures "n'améliorent la sécurité de personne". Elle craint aussi fortement qu'une des mesures - la création d'un fonds destiné à aider les pays d'origine qui accepteraient de reprendre des migrants - "risque de financer des dictatures, faisant grimper au final le nombre de personnes en fuite".

Les évêques et les réfugiés

Pendant ce temps, l'Eglise italienne a décidé de prendre en charge cinquante des 116 migrants retenus sur le bateau Gregoretti. Les autres seront accueillis, suite à un accord au niveau européen pris le premier août dernier, par cinq pays (France, Allemagne, Portugal, Luxembourg, Irlande).

“De cette façon, la conférence épiscopale italienne, à travers la Caritas italienne, s’est engagée avec ses propres ressources professionnelles et économiques pour répondre à une demande du ministère de l’Intérieur faite à l’Eglise italienne de prendre en charge l’hospitalité, l’accueil et l’assistance, y compris légale, de ces personnes“, a fait savoir la Conférence épiscopale italienne (CEI) dans un communiqué.

Par ailleurs, en vue de la Journée mondiale du migrant et du réfugié, qui aura lieu le 29 septembre prochain, le cardinal Gualtiero Bassetti, président de la CEI, s'est adressé aux évêques en reprenant l'appel du pape François. Ce dernier insiste pour ne pas faire du phénomène migratoire "le bouc émissaire de peurs et d’insécurités, d’un mal-être social qui a des causes bien différentes". Il invite tous les évêques d’Italie à participer à la messe que le pape François célébrera sur la Place Saint-Pierre le dimanche 29 septembre, afin de lui exprimer leur gratitude pour “son courageux magistère“. L’envoi d’une délégation de chaque diocèse permettrait d’offrir “un signe de communion autour du successeur de Pierre“.

NG/cath.ch./Vatican News/RTBFinfo


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