L’appel à la paix des Franciscains

Deux étrangers se sont rencontrés en paix, avec une respiration et un battement de cœur devant Dieu. L’un était et restait chrétien, l’autre était et restait musulman. La rencontre eut un effet profond, en particulier sur saint François. Il avait ressenti une relation de foi avec un frère et avait été impressionné par leur adhan, leur appel à la prière qui sonnait dans la ville et la région. Peu de temps après, il écrivit une lettre aux administrateurs de la ville et aux gardiens de son ordre pour leur demander également de sonner les cloches ou de faire un appel à la prière chaque jour. Afin d'inscrire chrétiens et musulmans dans une même communion avec Dieu.

(c) franciscain.org

Construire la paix par le dialogue

C’est pourquoi afin de continuer le travail de François d’Assise qui désirait ardemment tisser des liens avec les musulmans pour bâtir la paix, les Franciscains de par le monde œuvrent au rapprochement entre personnes de religions/convictions différentes. Ensemble, ils cherchent des moyens pour faire face aux difficultés de notre temps: pauvreté, solitude, violence, drogue, ...

À Montréal, les Franciscains ont organisé durant dix ans des prières qui rassemblaient des délégués de huit religions. Ces rassemblements ont suscité par la suite des initiatives diverses comme des prières interreligieuses dans des écoles ou un Conseil interreligieux.

Ailleurs, au Liban, aux Philippines et en Indonésie, des Franciscains et des musulmans s’unissent chaque année pour organiser et vivre un pèlerinage orienté vers la paix ou pour une cause sociale.

Dans une école primaire située à Tyr, au Liban, des moyens ont été mis en œuvre par les Franciscains pour respecter les différences mais aussi pour éviter de marginaliser un groupe au détriment de l’autre ou d’encourager la compétition entre les religions. Chaque classe, chaque équipe sportive, chaque groupe social compte des jeunes de chaque religion. Dans un match de football, par exemple, on ne verra pas une équipe formée exclusivement de musulmans jouer contre une équipe de chrétiens.

FranciscanCall4Peace

Le vendredi 4 octobre 2019 à 14h, les Franciscains aimeraient donc entendre sonner les cloches du monde entier. En ce jour de fête, la fête de saint François d’Assise, au moment de la prière islamique du vendredi, pour que le désir de François devienne réalité, pour se souvenir de cette importante rencontre entre saint François et le sultan, pour prier ensemble pour la paix en solidarité avec nos frères et sœurs musulmans, pour donner un signe d’espoir et de réconciliation avec toutes les personnes de bonne volonté.

Les Franciscains invitent aussi tout un chacun à se tourner littéralement vers « l’autre » sur les traces de saint François, en fraternité. En rendant par exemple visite à un voisin d'une autre confession, et pourquoi pas l’imam de la mosquée locale, …

(c) franciscancall4peace

Cet appel pour la paix s'adresse donc tant aux communautés chrétiennes que musulmanes. Il leur est demander à tous de faire sonner les cloches ou de donner un autre signe de paix le vendredi 4 octobre 2019 à 14h. Le souhait est aussi de voir cette initiative se répandre dans la société civile. Des écoles, des beffrois, des institutions, … peuvent rejoindre le mouvement et donner un signe de paix et de réconciliation.

Pour créer une vision globale des actions et gestes de paix, chacun peut enregistrer sa participation sur le site https://franciscancall4peace.org/actie-in-kaart-gebracht/. Toutes les actions seront tracées sur une carte consultable sur le site web.

‘Franciscan Call 4 Peace’ est initié et soutenu par la famille franciscaine en Belgique, et organisé et coordonné par ‘TAU – Franciscaanse spiritualiteit vandaag’ et ‘KaVIS – Capucins Flanders International Solidarity’. La conférence des évêques belges a rejoint l’initiative, qui est aussi soutenue par Pax Christi Vlaanderen et Orbit vzw. Toutes les cathédrales de Belgique sonneront leurs cloches le vendredi 4 octobre à 14h.

S.D.