A Huy, les Fêtes septennales sont de retour. La collégiale a abrité le spectacle d’ouverture, le 26 avril. Le jeudi de l’Ascension, elle accueillera les caméras pour une messe télévisée en direct et en Eurovision, et présidée par Mgr Delville.
Tous les sept ans, la ville de Huy vit au rythme des festivités qui s’échelonnent du mois d’avril au mois de septembre. Conférences, expositions et concerts se succèdent pour rendre hommage à Marie et rassembler les Hutois autour de leur histoire religieuse et culturelle. Car, pour l’abbé Michel Teheux, co-président de l’asbl Septennales, « au-delà de leur caractère religieux et dévotionnel, ces fêtes ont une réelle fonction citoyenne… »
Pour cette édition 2019, ces fêtes sont placées sous le thème générique d’un optimisme volontaire. « Nous sommes en mal d’espérance. Quel avenir voulons-nous comme idéal? Quelles conversions sommes-nous prêts à accepter et à promouvoir? », poursuit l’abbé.
Mais depuis le XVIIe siècle, c’est tout d’abord à Marie que les Hutois se sont plus particulièrement convertis. Ils vénèrent Notre-Dame de la Sarte qui les aurait sauvés d’une sécheresse catastrophique. C’est pourquoi, tous les sept ans, la statue mariale quitte les hauteurs de la ville le samedi précédant le 15 août. Durant neuf jours, elle est priée dans la collégiale Notre-Dame et Saint-Domitien, avant de rejoindre ses pénates.
Un million de téléspectateurs
Cette année encore, la collégiale sera plus que jamais au cœur des Septennales. Pour l’occasion, elle ouvre ses portes à une célébration télévisée, en eurovision. Près d’un million de téléspectateurs, belges bien sûr, mais également français, suisses, hollandais, irlandais ou encore du continent africain pourra suivre sur son petit écran le culte solennel du jeudi de l’Ascension. Mgr Jean-Pierre Delville, l’évêque de Liège présidera la célébration.
Ce sera l’occasion de redécouvrir ce trésor architectural qui, tel un vaisseau, s’amarre en bord de Meuse. Depuis le premier oratoire élevé par saint Materne au IVe siècle pour évangéliser la cité mosane, cinq lieux de culte s’y sont succédé. C’est en 1311 que la première pierre de la Collégiale a été posée. Mais, il faudra 225 années pour que s’achèvent les travaux et qu’elle rayonne de son éclat actuel. Peut-être est-ce en prenant un peu de hauteur qu’elle se découvre le mieux, par une promenade pentue à flanc de colline, jusqu’à l’ancien fort. A moins d’emprunter la ruelle collée à ses murs et à l’ombre de laquelle s’élève le fameux portail du Bethléem. Véritable chef-d’œuvre de pierre ocre, il raconte l’histoire de la Nativité mais en y ajoutant quelques touches infiniment humaines, comme cette Vierge à l’enfant, allongée sur sa couche, telle une mère comme les autres.
Outre la splendide voûte et les vitraux en un seul jet qui s’élancent dans le chœur, le véritable trésor de la Collégiale se cache dans ses entrailles, une plongée au cœur d’un rassemblement de pièces exceptionnelles de l’art mosan. Quatre châsses dont celle du saint de la Collégiale et de la ville, saint Domitien, et puis ce médaillon à la renommée internationale, « l’Arbre de vie », dit médaillon « Fabri », du nom de son donateur et qui date de 1160. Des joyaux porteurs de la spiritualité qui animent les chrétiens depuis la nuit des temps.
Chaque messe télévisée ouvre une porte pour redécouvrir notre histoire religieuse et nos croyances actuelles. Michel Teheux nous le rappelle: « C’est une profession de foi! C’est un engagement! Nous inscrivant dans les questionnements, les débats, les compromissions et les enjeux d’aujourd’hui, notre espérance mobilise nos énergies pour nous ‘élever’. »
Que cette célébration de l’Ascension nous élève donc à « épanouir chaque jour la meilleure part de nous-mêmes ».
Corinne OWEN