Fin du purgatoire pour van Orley


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Fin du purgatoire pour van Orley
Par Angélique Tasiaux
Journaliste de CathoBel
Publié le - Modifié le
2 min

L'année 2019 est dévolue à Pieter Bruegel (1525-1569). Pour mieux comprendre l'artiste et son époque, se pencher sur les réalisations de ses contemporains, notamment celles de Bernard van Orley, s'avère une source d'enseignements précieux.

La renommée de van Orley (1488-1541) n'est pas un vain mot. Pour preuve, il suffit de lire les lieux de provenance des tableaux prêtés et issus de collections installées aux quatre coins de l'Europe. Oublié du XXe siècle, l'artiste bruxellois retrouve l'attention d'un public plus large que celui des seuls connaisseurs avertis. Les tapisseries monumentales déployées dans cette exposition raviront les amateurs de belles pièces, de même que certaines pièces d'apparat ou panneaux de retables réunis pour la première fois. Ses portraits de Marguerite d'Autriche et de Charles Quint ont illustré de nombreuses couvertures d'ouvrages consacrés à l'histoire de la cour burgondo-habsbourgeoise. L'artiste est, en effet, un témoin privilégié du XVIe siècle, qu'il met en scène avec magnificence.

Les commissaires de l'exposition le reconnaissent d'emblée, "son style semble étrange et dérange, plus qu’il ne séduit, le spectateur habitué au design épuré moderne. Cherchant à moderni­ser la tradition de la peinture flamande, Van Orley y intègre le mouvement des modèles venus en droite ligne d’Italie et l’expressivité des maîtres de la Renaissance allemande. Il en résulte des com­positions qui apparaissent compliquées aux yeux de l’homme du XXIe siècle". Malgré cette réserve, se plonger dans l'atmosphère de cette époque s'avère d'autant plus utile que les enjeux politiques d'autrefois ne sont pas si différents des nôtres. L'Europe en était alors à ses balbutiements, les crises contemporaines en disent long sur les difficultés à concilier les aspirations des habitants d'un même continent.

Un authentique Bruxellois

Intimement lié à la ville de Bruxelles et au quartier Saint-Géry, van Orley a réalisé de nombreux cartons ou dessins préparatoires utiles à de multiples réalisations. Par ailleurs, ses liens privilégiés le mèneront à accueillir l'illustre graveur Albrecht Dürer, de passage dans sa ville en 1520. Les légendes aiment à s'entourer de prestige! La peinture de retables, de portraits de cour ou encore de tableaux de dévotion ne fut pas l'unique passion de Bernard van Orley, qui excella également dans l'art du vitrail et de la tapisserie. Ces deux techniques propices à la narration de faits historiques mémorables bénéficient d'un regain d'intérêt et sortent aujourd'hui de l'oubli.

Angélique TASIAUX

L'exposition "Bernard van Orley. Bruxelles et la Renaissance" est accessible jusqu'au 26 mai 2019 à Bozar. Afin de découvrir l'ambiance médiévale, un parcours a été établi dans les rues bruxelloises.


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