Six ans de pontificat du pape François – L’homélie du cardinal De Kesel


Partager
Six ans de pontificat du pape François – L’homélie du cardinal De Kesel
Par La rédaction
Publié le - Modifié le
5 min

Ce 13 mars 2019, nous célébrons les six ans de pontificat du pape François. Dans son homélie du 1er Dimanche de Carême, le cardinal De Kesel rend hommage au pape et l'encourage dans l'exercice de sa mission "Nous désirons lui exprimer notre attachement et notre gratitude pour la grâce qu’il représente pour toute l’Eglise". Retrouvez ici l'homélie du cardinal Jozef De Kesel lors de la messe d'action de grâce du 9 mars en la cathédrale Saints-Michel et Gudule de Bruxelles.

Chers frères et soeurs, l'évangile de ce premier dimanche du carême nous dit que Jésus, étant baptisé et rempli de l’Esprit, s'est rendu au désert et qu'il y est resté quarante jours. Luc dit qu’il y a été conduit par l’Esprit. Il a partagé notre condition d’homme. Il a connu la tentation et l’épreuve. Là au désert Il a connu la faim et tout ce qu'elle peut déclencher : le désir du pouvoir, le désir de se sentir supérieur aux autres, le désir d'utiliser Dieu à ses propres fins. C’est là au désert que Jésus a lutté et résisté.

 

L'Eglise nous invite pendant ce temps de carême à rejoindre Jésus et à passer ces quarante jours de désert avec lui. Pour nous rappeler que nous sommes baptisés nous aussi et pour lutter et résister à tout ce qui s'oppose en nous à reconnaître Dieu comme notre seul Seigneur et à confesser Jésus et son évangile comme notre unique chemin de vie. Si dans quelques semaines nous voulons célébrer les fêtes de Pâques, nous avons besoin de ces quarante jours. La foi ne nous est pas donnée une fois pour toutes ni de toute évidence. Il faut toujours rechercher la vérité de notre être, se convertir, surtout quand nous risquons de nous conformer et de nous adapter à une vie qui nous éloigne de plus en plus non seulement de notre humanité véritable mais aussi de l’évangile.

 

Jeûne et abstinence sont des moyens de résistance et de lutte en vue d'une vie plus authentiquement chrétienne et humaine. Ils nous aident à retrouver notre être le plus profond et ils nous ouvrent à nos vrais besoins. Quand un enfant reçoit toujours ce qu’il demande, quand ses désirs sont toujours satisfaits, il ne deviendra jamais un être responsable. Même en tant qu’adulte il restera un enfant gâté. Ce n’est pas bon pour l’homme de toujours se laisser aller. Il doit pouvoir dire non et résister. Comme Jésus a dit ‘non’ à des idoles séduisantes. C’est la tentation de notre temps de vouloir tout et de le vouloir tout de suite. Notre liberté n’est pas absolue ni sans limites. Les jeunes qui les dernières semaines manifestent dans les rues de Bruxelles et d’autres villes nous le montrent : nous n’avons pas le droit de faire n’importe quoi avec la création. Et cela ne vaut pas seulement pour la problématique écologique. Le Pape François y revient dans son message pour ce carême : « Lorsque nous ne vivons pas en tant que fils de Dieu, nous mettons souvent en acte des comportements destructeurs envers le prochain et les autres créatures, mais également envers nous-mêmes, en considérant plus ou moins consciemment que nous pouvons les utiliser selon notre bon plaisir. L’intempérance prend alors le dessus et nous conduit à un style de vie qui viole les limites que notre condition humaine et la nature nous demandent de respecter. » Nous suivons alors des désirs incontrôlés, dit le pape, avec toutes les conséquences que cela entraîne aussi bien dans notre propre vie que dans la société.

 

Vrienden dat is inderdaad het grote gevaar en de bekoring van onze tijd en van de cultuur die de onze is. Niet dat we de vrijheid koesteren. Niet dat we de ontwikkeling en de emancipatie van de mens bevorderen. Maar dat we voortdurend grenzen willen doorbreken en overschrijden. Dat we niet beseffen dat we begrensd zijn en dat deze grenzen er niet zijn om onze vrijheid te beperken maar om haar juist zin en richting te geven. Dat we die grenzen moeten eerbiedigen juist om onze menselijkheid te beschermen. Een ongebreideld vervullen van onze verlangens zal ons hart nooit vervullen, ze laten veeleer een leegte na en maakt van ons ook geen volwassen en verantwoordelijke mensen. Dat is het grote gevaar van een ongebreidelde economische groei: die creëert ook grotere onrechtvaardigheid en steeds groeiende ongelijkheid. Ook de drang naar steeds meer consumptie bedreigt de kwaliteit van ons menszijn en onze cultuur. Het maakt ons zelfgenoegzaam en onverschillig voor de grote uitdagingen van onze tijd. Ook dat is iets waar Paus Franciscus ons voortdurend op wijst. Dat we ons niet op onszelf mogen terugplooien, alleen bezorgd om het eigen belang. Hoe scherp klinkt zijn stem als hij verwijst naar de armoede in zoveel delen van de wereld en naar het lot van mensen die, op de vlucht voor armoede of geweld, hier bij ons onderdak zoeken.

 

Mercredi prochain, le 13 mars, il y aura tout juste six ans que le cardinal Bergoglio a été élu pape et a choisi le nom de François. Sa manière de s’exprimer et d’agir témoigne d’un profond désir de renouveau et de réforme de l’Eglise. Il n’est pas épargné par les épreuves. Tout récemment, lorsqu’il a convoqué les présidents de toutes les Conférences épiscopales à propos des abus sexuels, il a montré une fois encore combien ce drame est à prendre au sérieux et comment une conversion de l’Eglise est urgente. Ce soir, nous désirons lui exprimer notre attachement et notre gratitude pour la grâce qu’il représente pour toute l’Eglise. Notre prière demeure constante pour que Dieu lui donne le courage, la force et ‘la joie de l’Evangile’ dans l’exercice de la mission qu’Il lui a confiée pour le salut et le bien de toute l’Eglise.

Photo: Le cardinal Jozef De Kesel entouré du Nonce apostolique pour la Belgique et le Luxembourg, l’archevêque Augustine Kasujja et de Mgr Alain Paul Lebeaupin, Nonce apostolique auprès de l’Union Européenne. © Tommy Scholtes


Dans la même catégorie