A deux mois des élections, l’enseignement catholique présente son Mémorandum 2019-2024 pour la prochaine législature. Sept priorités pour recentrer l’attention sur, entre autres, la lutte contre la pénurie d’enseignants, l’attractivité à assurer pour les fonctions de direction, ou encore une nécessaire simplification administrative.
Dans ce nouveau mémorandum, le SeGEC a voulu couvrir tant les préoccupations de l’enseignement obligatoire que du supérieur et de la promotion sociale. Si la poursuite de la mise en œuvre du Pacte pour un enseignement d’excellence doit assurément rester l’un des principaux objectifs pour l’enseignement fondamental et secondaire au cours des cinq prochaines années, le SeGEC braque aussi les projecteurs sur une série de thématiques qui font le quotidien des établissements. Pour le SeGEC, un refinancement de l’école libre s’avère indispensable, au même titre que celui qui vient d’être voté pour l’enseignement officiel organisé par la Fédération Wallonie-Bruxelles. Le SeGEC entend également défendre la pertinence d’une conception transversale de l’éducation à la philosophie et à la citoyenneté.
Sept priorités, sept clés
1° L’ÉDUCATION À LA CITOYENNETÉ, UNE MISSION DE TOUTE L’ÉCOLE
L’enseignement catholique propose une approche de l’éducation à la citoyenneté qui s’appuie sur différentes disciplines scolaires, y compris le cours de religion, et sur des activités transversales en référence à son projet éducatif et aux projets d’établissements. Le SeGEC fait également valoir que le programme de religion de l’enseignement secondaire s’inscrit pleinement dans cette démarche d’éducation à la philosophie et à la citoyenneté. Ce cours intégrant parmi ses compétences la pratique le questionnement philosophique, la construction d’une argumentation éthique ou encore l’aptitude à discerner et analyser la dimension sociale de la vie humaine.
2° POURSUIVRE LA MISE EN ŒUVRE DU PACTE POUR UN ENSEIGNEMENT D’EXCELLENCE
Pour le SeGEC, le futur « tronc commun » doit viser à conduire un plus grand nombre d’élèves vers la réussite et aider chacun à se développer au maximum de ses possibilités. Il s’agit, dans la démarche éducative, de combiner les principes de bienveillance, mais aussi d’exigence. Il importe que, dans le respect de leur liberté pédagogique, les équipes éducatives puissent déterminer elles-mêmes les dispositifs de remédiation, consolidation et dépassement les plus appropriés.
3° LUTTER CONTRE LA PÉNURIE D’ENSEIGNANTS
Pour lutter contre cette pénurie, le SeGEC demande notamment une modification radicale du décret « Titres et fonctions », entre autres en supprimant la différence entre « titre requis » et « titre suffisant », afin de dégager les écoles, leur direction et leur secrétariat des procédures administratives lourdes pour les recrutements, mais également d’autoriser, dans certains cas, un membre du personnel à la retraite à revenir dans le service actif, si celui-ci le souhaite.
4° ASSURER L’ATTRACTIVITÉ DES FONCTIONS DE DIRECTION
Très concrètement, le SeGEC demande que les directions soient mieux rémunérées que les enseignants en instaurant une tension barémique qui ne soit jamais inférieure à 35%, tant en début qu’en fin de carrière, et quel que soit le niveau d’enseignement, en ce compris l’enseignement supérieur. Le SeGEC souhaite aussi que l’on puisse aménager les carrières des directions en donnant un accès prioritaire à la fonction d’enseignant expérimenté et en permettant, pour une durée d’un an ou plus, d’exercer la fonction à temps partiel afin d’assurer notamment la transition avec la nouvelle direction.
5° UN PROGRAMME DE SIMPLIFICATION ADMINISTRATIVE
Le SeGEC propose de modifier radicalement le décret « Titres et fonctions » en veillant à une mise en œuvre administrative simplifiée. Il préconise de développer des outils numériques simples et performants respectant les logiciels locaux, d’améliorer le fonctionnement des bureaux de traitement des salaires du personnel de l’enseignement, et de veiller à une meilleure coordination avec d’autres administrations publiques (ONSS, SPF Pensions, ONEM, Administration fiscale, etc.) afin de donner aux écoles des informations claires et stables.
6° UN ENSEIGNEMENT NON OBLIGATOIRE À VALORISER ET À MIEUX FINANCER
Un enseignement de qualité ne se développe pas sans l’activation d’une dynamique de recherche. Le SeGEC réclame donc une meilleure visibilité et une valorisation accrue des travaux de recherche des établissements (publications, colloques, journées d’étude, etc.) et un accès plus aisé au financement de
la recherche (public/privé) pour les Hautes Ecoles et les Ecoles supérieures des Arts.
7° REFINANCER L’ENSEIGNEMENT LIBRE AU MÊME TITRE QUE L’ENSEIGNEMENT OFFICIEL
En assurant le refinancement du seul réseau organisé par la FWB, le Parlement a rendu caduques les accords de la Saint-Boniface, et le SeGEC ne peut admettre une telle différence de traitement. C’est pourquoi, il demande l’octroi d’un refinancement proportionnel et structurel de 66 millions d’euros par an. Ce
montant permettrait de respecter le principe suivant lequel les écoles libres doivent pouvoir bénéficier de 75% des moyens octroyés aux écoles de la FWB.