Journée plus récréative à Porto, le 24 octobre, avec un bain de foule pour les souverains et leur escorte le long du Douro. Des façades colorées égaient la ville aux rues escarpées et pavées. Les visiteurs sont conquis par l’atmosphère estivale des lieux.
Du latin ‘portus cale’, la ville de Porto conserve en son centre historique de nombreux édifices religieux, parmi lesquels l’église Saint-François, toute proche du palais de la Bourse. L’intérieur baroque du XVIIIe siècle émerveille par la richesse de ses décors, magnifiquement conservés. Sculptures de bois rehaussées d’or et murs de pierre composent un ensemble prestigieux. Les retables rivalisent de détails, tel l’Arbre de Jessé reconnu pour la finesse de ses angelots, ses oiseaux et ses entrelacs de branchages. Depuis 1910, l’église monumentale figure dans le classement des monuments nationaux du Portugal.
Construit sur les ruines de l’ancien couvent, détruit par un incendie au début du XIXe siècle, le palais de la Bourse fut édifié pour être le siège de l’Association des commerçants de la ville, ancêtre de la Chambre de commerce et d’industrie. Avec sa façade néo-classique, celui-ci affiche fièrement ses prétentions, dans une salle du tribunal magistrale ou encore la salle mauresque, dans laquelle se déroule le déjeuner officiel en l’honneur des souverains et de la délégation belge. Un rappel floral égaie délicatement les tables, avec des compositions de chardons noirs, tulipes jaunes et roses rouges. Tout le long de la cour intérieure sont aussi représentées les armoiries des nations en relations privilégiées avec le Portugal. Celles de la Belgique y figurent en bonne place. « Nos liens historiques, principalement dans les domaines des affaires et du commerce, datent du Moyen Age. Le commerce entre les ports de Porto et d’Anvers relève d’une évidence historique, même sur les pierres taillées de notre cathédrale », commente le bourgmestre de la ville dans le discours prononcé avant de remettre les clefs de la ville au roi Philippe.
Gestion et nouvelles réalités entrepreneuriales
Au-delà de l’aspect architectural ou urbanistique qui attire de nombreux touristes, Porto est aussi devenu un pôle d’activités économiques reconnu. Installé dans un ensemble de jardins, l’UPEC, le département spécialisé en science et technologie de l’Université de Porto a accueilli les souverains belges venus clôturer le séminaire consacré à l’économie bleue sous la tutelle du VLIR, le Conseil interuniversitaire flamand, et celui de l’AWEX, l’Agence Wallonne à l’Exportation et aux investissements étrangers, dédié aux start-ups digitales. Dans ce dernier, le ministre-président Willy Borsus en a profité pour souligner que la Wallonie a enregistré cette année une croissance de près de 25% dans la création de start-ups. « Les deux tiers des start-ups ont des clients à l’étranger et la plupart sont orientées vers un commerce d’entreprises. Le secteur représentait 3.000 emplois en 2017. Mais les premières estimations pour 2018 montrent un potentiel de croissance de 20 à 30%. » L’intérêt porté à l’émergence de ces nouvelles activités est partagé avec le Portugal, puisque Lisbonne occupe une place estimable dans ce secteur, aux côtés de capitales européennes comme Paris, Berlin et Londres. Quant au fait de convier davantage de start-ups et d’entreprises émergentes, dans les visites d’Etat, à côté de sociétés au profil solidement établi, il s’agit d’une volonté affirmée du roi Philippe; le souverain étant par ailleurs enchanté du déroulement de ces trois jours.
Angélique TASIAUX