L’assemblée plénière de la COMECE a élu son nouveau président, en la personne de Mgr Jean-Claude Hollerich. L’archevêque de Luxembourg a évoqué sa vision de la mission de l’organisation épiscopale européenne.
Lors de l’Assemblée plénière qui s’est déroulée du 7 au 9 mars dernier à Bruxelles, les évêques délégués de la Commission des Episcopats de la Communauté européenne (COMECE) ont élu un nouveau président en la personne de Mgr Jean-Claude Hollerich, archevêque de Luxembourg, pour un mandat de cinq années. Il succède au Cardinal Reinhard Marx, archevêque de Trèves, qui occupait cette fonction depuis 2012.
Né à Luxembourg en 1958, Mgr Hollerich a été ordonné prêtre en 1990, au sein de la Compagnie de Jésus. Il a été missionnaire au Japon vingt-trois années durant, il fut vice-recteur pour les Affaires Générales et Estudiantines à la Sophia University à Tokyo, de 2008 à 2001. En 2011, Benoît XVI l’a nommé archevêque de Luxembourg.
Quatre nouveaux vice-présidents ont également été élus la semaine dernière: Mgr Noël Treanor (Irlande), Mgr Mariano Crociata (Italie), Mgr Jan Vokal (République tchèque) et Mgr Franz-Josef Overbeck (Allemagne). Mgr Jean Kockerols, évêque auxiliaire pour le Vicariat de Bruxelles, était l’un des vice-présidents au sein « praesidium » sortant.
Crises migratoires
Au lendemain de son élection, le nouveau président a donné une conférence de presse ce vendredi 9 mars, accompagné de trois des quatre nouveaux vice-présidents de l’institution.
Exprimant sa vision du travail de la COMECE, et de sa nouvelle fonction au sein de celle-ci, Mgr Hollerich a indiqué que, en travaillant de manière collégiale, la nouvelle présidence espérait pouvoir contribuer à résoudre les problèmes au sein de l’Union européenne. Estimant ne pas pouvoir, à ce stade, faire de « discours programmatique« , il a également déclaré que sa première tâche serait d’écouter et de susciter le dialogue en vue de trouver des solutions. « La plus mauvaise Union vaut mieux que pas d’Union du tout« , a-t-il dit, tout en soulignant que beaucoup de choses pouvaient cependant être améliorées.
Concernant la crise des migrants en Europe, Mgr Hollerich a insisté, encore une fois, sur le fait qu’Européens de l’Est et de l’Ouest devaient pouvoir s’écouter mutuellement et essayer de se comprendre. Tout en luttant contre les causes de l’immigration, moyennant d’importants investissements dans les pays d’origine des migrants, nous devons, a-t-il dit, rester ouverts aux réfugiés. Citant l’exemple dramatique de la Syrie, en faveur de laquelle aucune « politique forte de paix » n’a été développée, il a déclaré: « Comment pouvons-nous alors refuser les réfugiés?« . L’archevêque de Luxembourg a également prévenu que le réchauffement climatique provoquerait, dans quelques années, une autre crise migratoire de grande ampleur.
Une Europe « de la prière »
Prenant la parole à son tour, Mgr Noël Treanor, évêque de Down and Connor en Irlande du Nord, et l’un des quatre nouveaux vice-présidents de la COMECE, a souligné que, de par son statut, la Conférence épiscopale irlandaise avait un témoignage particulier à apporter à l’Europe. En effet, la Conférence des évêques irlandais « regroupe » l’Irlande et l’Irlande du Nord, vivant ainsi une expérience d’unité dans la diversité.
De son côté, l’évêque tchèque Mgr Jan Vokal a remercié le président sortant, le cardinal Reinhard Marx. Il a insisté sur le fait que l’Europe devait également développer sa dimension spirituelle pour devenir une « Europe de la prière« , socle sur lequel tout le reste devait reposer.
Un projet s’inpirant d’Erasmus
Lors de l’Assemblée plénière, Mgr Jean Kockerols, vice-président sortant, a émis une idée, accueillie favorablement par les autres Conférences épiscopales d’Europe: celle de créer un projet d’échanges entre pays de l’Est, de l’Ouest et du Sud de l’Europe. S’inspirant du programme échanges d’étudiants au sein de l’UE, bien connu sous l’appellation d’Erasmus, Mgr Kockerols a proposé que, pendant plusieurs jours, de jeunes catholiques – mais pas exclusivement des jeunes – puissent partir à la découverte de la vie d’autres diocèses. Et ce, dans d’autres régions européennes que la leur, moyennant une formule d’échange similaire à Erasmus. Le programme pourrait être ouvert à des jeunes d’autres confessions. Un projet à suivre…
Christophe HERINCKX