Ce 8 mars est la Journée internationale du droit de la femme. L’occasion de revenir sur la place des femmes dans l’Eglise, où elles sont très actives.
L’homme et la femme sont-ils égaux? Hélas, ce n’est pas encore le cas concrètement. Celles-ci subissent des violences sexuelles dans plusieurs pays, elles ne sont pas considérées à leur juste valeur, alors qu’elles sont porteuses de vie. Dans nos contrées, la femme est, à travail égal, encore trop souvent moins bien payée que l’homme et les derniers scandales, notamment outre-Atlantique, ont montré comment certains membres de la gent masculine les considéraient comme des objets. Pas question ici de faire le moralisateur, mais bien de prendre conscience de cette triste réalité.
C’est l’ONU qui a décidé d’une date unique dans le monde entier – en l’occurrence donc le 8 mars – pour célébrer la femme. Dans de nombreux pays d’ailleurs, c’est un jour de fête nationale. Mais si la Charte des Nations Unies, signée à San Francisco en 1945, était le premier instrument international à proclamer l’égalité des sexes en tant que droit fondamental de la personne humaine, c’est au terme d’un combat de près de 90 ans pour que cette égalité soit prise en compte. Depuis, l’Organisation des Nations Unies a aidé à créer un patrimoine historique de stratégies, normes, programmes et objectifs convenus au plan international pour améliorer la condition de la femme dans le monde entier.
Dans les évangiles, la femme est présente, d’abord bien sûr avec la Vierge Marie, mais aussi Marie-Madeleine qui annonce la Résurrection au matin de Pâques. Dans l’Eglise contemporaine, les femmes sont aussi très actives. Le pape François vient d’ailleurs de décider que quinze femmes participeront, aux côtés des cardinaux et évêques membres et consulteurs, à l’assemblée plénière de la Commission pontificale pour l’Amérique latine réunie du 6 au 9 mars 2018 au Vatican. Une assemblée qui a pour thème « La femme, pilier de l’édification de l’Eglise et de la société en Amérique latine » Au cours des travaux, seront étudiés le rapport et la participation des femmes à la société mais aussi à l’évangélisation. Les participants seront reçus en audience par le pontife en clôture de la rencontre. De plus, un dîner sera organisé avec une quarantaine de femmes employées au sein du Vatican afin de leur rendre hommage.
Approfondir la théologie de la femme
En cette Journée internationale de la femme, le site Vatican News revient sur les interventions les plus significatives du pape François au sujet du rôle des femmes dans l’Eglise et dans la société. «Les premiers témoins de la Résurrection sont les femmes», rappelait François le 3 avril 2013, lors de sa deuxième audience générale sur la Place Saint-Pierre, en remarquant que cette dimension du témoignage est la première mission des femmes. Rapidement, les fidèles allaient s’habituer aux interventions du souverain pontife en faveur des femmes, pour la promotion de leur rôle dans l’Eglise et dans la société. Jorge Mario Bergoglio a aussi souvent rappelé les figures féminines qui ont marqué son chemin personnel et son éducation chrétienne, comme sa grand-mère Rosa ou cette jeune novice des Petites Sœurs de l’Assomption qui l’avait tenu dans ses bras à sa naissance, et avec laquelle il est resté longtemps lié.
La réflexion du pape sur la femme part d’un regard théologique. Le 28 juillet 2013, en répondant aux journalistes sur le vol papal de retour des JMJ de Rio, il avait affirmé qu' »une Eglise sans les femmes est comme le Collège des apôtres sans Marie». François a souligné que «l’Eglise est féminine, épouse, et mère». Une affirmation qui est encore plus significative en la relisant quatre ans après, à la lumière de sa décision d’inscrire dans le calendrier liturgique la mémoire de la Bienheureuse Vierge Marie, Mère de l’Eglise.
À de nombreuses occasions, François a regretté que dans l’Eglise n’ait pas encore été accomplie «une profonde théologie de la femme». Par ailleurs, il n’a pas manqué de dénoncer les conditions d’exploitation que de si nombreuses femmes doivent supporter. «Moi, je souffre quand je vois que dans l’Eglise, le rôle de service de la femme dérive vers un rôle de servitude.» Ce thème est souvent revenu dans le Magistère du pape François. Il l’avait évoqué avec vigueur en parlant le 16 mars 2016 à l’Union internationale des Supérieures Générales. François leur avait demandées d’avoir le courage de dire “non” quand on leur demande «une chose qui relève plus de la servitude que du service».
« Il y a de la place pour les femmes en Eglise »
Intéresser les femmes aux études de théologie catholique, c’est le souhait de la Néerlandaise Astrid Kaptijn, professeure de droit canonique et vice-rectrice de l’Université de Fribourg en Suisse. Ce 8 mars a été lancée une campagne baptisée « Théologie au féminin ». Astrid Kaptijn estime que « si l’on veut davantage de femmes professeures et actives dans l’Eglise, il faut d’abord former des théologiennes ». L’occasion aussi de mettre en lumière les études théologiques et de présenter les débouchés professionnels.
« Quels plans de carrière pour les femmes en théologie? On pense facilement aux engagements visibles en Eglise, comme agentes et assistantes pastorales, ou enseignantes de religion dans les écoles, ainsi que catéchistes paroissiales », s’interroge Astrid Kaptijn. Et de répondre: « Les domaines sont variés. On trouve de plus en plus de femmes qui ont des postes de direction dans les diocèses, qui travaillent pour la curie romaine, ou qui font partie de multiples commissions liées aux conférences épiscopales ou au Saint-Siège. »
Quatre femmes docteurs de l’Eglise
Enfin, n’oublions pas que quatre femmes sont docteurs de l’Eglise: Thérèse d’Avila, Catherine de Sienne, Thérèse de Lisieux et Hildegarde de Bingen. Quatre femmes dont la vie et le rayonnement de leur enseignement ont fini par avoir raison d’un petit cercle d’hommes, les seuls auxquels étaient réservées jusqu’ici l’éducation et l’étude dans l’Eglise.
J.J.D. (avec agences et Vatican News)