Cinéma – Une question de point de vue


Partager
Cinéma – Une question de point de vue
Par La rédaction
Publié le - Modifié le
3 min

Sous ses allures de comédie romantique légère, "Il colore nascosto delle cose" offre un intéressant regard sur… la cécité, symbolique et physique! Chez les aveugles, Cupidon est malvoyant!

Ils ont des yeux et ne voient pas… Ces mots, déjà écrits quelque part, dans un de nos récits, pourraient presque résumer l’histoire de ce film dans laquelle Teo (Adriano Giannini), "créatif" pour une agence de publicité, rencontre Emma (Valeria Golino), qui a perdu la vue à 16 ans.

Teo a des yeux, mais ne voit pas. Sauf son boulot. C’est l’homme de la connexion, comme on l’entend aujourd’hui. Son travail est plus une drogue qu’affaire de responsabilité. Il ne s’engage pas vraiment avec la femme qui croit avoir une relation solide avec lui et n’attend que son installation dans leur "foyer". Lui a gardé son appartement, mais aussi ses conquêtes, ses aventures d’une nuit. Jusqu’au jour où il retrouve Emma, une aveugle. Il l’avait rencontrée dans un musée sensoriel qu’elle anime une fois par semaine. Pour Teo, cette jeune fille peut être une aventure à tenter, sans lendemain. Circulez, il n’y a rien à voir! Sauf que pour Emma, qui ne voit pas, et sort d’une rupture, ce serait plutôt un plan drague, et plus si affinités! Elle en parle avec une amie, malvoyante, qui discerne à peine son environnement.

Mais les choses vont se compliquer et bouleverser leurs vies. Teo et Emma se lieront-ils ou pas? Leur relation est-elle sincère? Comment les autres verront-ils cette aventure?

Bien plus qu’une comédie!

Ce film, signé Silvio Soldini, pourrait être, simplement, banalement, une comédie de boulevard. C’est cependant bien plus. L’air de rien, il nous donne à connaître la vie d’une aveugle, son parcours dans la ville, dans une maison. Ses difficultés, malgré ses sens aiguisés qui lui permettent de "voir", sentir, pressentir, découvrir. C’est aussi une autre aveugle qui refuse d’accepter son handicap. Plus jeune, elle a peur, ne veut pas être autonome, ne veut pas utiliser la canne blanche... "Deux regards" différents sur deux façons de vivre avec la cécité, pour deux femmes qui sont nées sans ce handicap dont le poids est ici parfaitement restitué.

Charles DE CLERCQ - RCF

Ce film sort en Flandre cette semaine et le 6 décembre dans huit salles en Wallonie et à Bruxelles.

Retrouvez les sorties de la semaine et les critiques de Charles De Clercq sur le site cinecure.be ou rendez-vous dans l’émission Cinécure sur RCF Bruxelles (107.6 FM ou rcf.be), le mercredi à 13h10 et 19h15, le samedi à 13h30 et 18h15 ou dans « Cinécure l’intégrale », le dimanche à 17h30. Cette émission est disponible en podcast.

A découvrir également, l’émission « Les 4 sans coups »: deux fois par mois, Charles De Clercq invite ses amis critiques cinéma à partager leur passion pour les films du moment. Une discussion riche en échanges contradictoires, mais toujours dans la bonne humeur! Les 1er et 3e vendredis du mois à 21h et le lendemain à 17h. Egalement accessible en podcast sur rcf ou sur les4sanscoups.be.

Catégorie : Culture

Dans la même catégorie