A Addis Abeba, une mission opérationnelle conjointe de Caritas Italie et de la Communauté Sant'Egidio est en cours afin d'ouvrir le premier couloir humanitaire en Afrique, selon le protocole signé à Rome le 12 janvier dernier. En attente dans des camps en Ethiopie, les réfugiés sont originaires d’Erythrée, du Soudan du Sud et de Somalie.
Promu par la Conférence épiscopale italienne agissant au travers de Caritas Italie et de la Fondation Migrantes et par la Communauté de San Egidio, le protocole d’accord avec l’Etat italien est financé grâce à des fonds de la CEI provenant des dons fiscaux faits à l’Eglise en Italie dans le cadre de l’IRPP. Il prévoit le transfert de 500 réfugiés érythréens, somaliens et sud soudanais des camps éthiopiens pendant une période de deux ans. Une fois en Italie, Caritas apportera son aide aux réfugiés grâce au projet «Protetto. Rifugiato a casa mia» («Protégé. Un réfugié chez moi») qui en est à sa troisième année d’aide au logement des réfugiés avec les membres des communautés locales en Italie. Selon Oliverio Forti, chef du bureau des migrations de Caritas Italie: "Le corridor humanitaire est une opportunité pour les personnes qui vivent dans de très mauvaises conditions dans les camps de réfugiés éthiopiens. A travers ce mécanisme, ils arriveront en Italie de manière sûre et légale. Nous croyons que c’est la seule façon de lutter contre les trafiquants et d’éviter que des personnes ne meurent pendant leur voyage de migrant." Caritas travaillera aux côtés de la Communauté Sant’Egidio pour accueillir les réfugiés et les aider à trouver leur voie dans la société italienne.
Le Vice-ministre des Affaires étrangères éthiopien, Hirut Zemene, a souligné la générosité de cette opération humanitaire s’adressant aux personnes les plus vulnérables et l’importance de l’engagement de l’Italie et de sa société civile envers les migrants en cette période particulièrement complexe. Une même satisfaction a été exprimée par l’archevêque métropolitain d’Addis Abeba et président de la Conférence épiscopale d’Ethiopie et d’Erythrée, le cardinal Berhaneyesus Souraphiel, et par Caritas Ethiopie. Les agences de l’ONU chargées des réfugiés ont offert leur pleine coopération, tout comme l’ARRA, agence d’Etat qui s’occupe de plus de 850.000 réfugiés présents en Ethiopie. La mission entre dans une phase plus pratique, avec une première reconnaissance opérée dans les camps du Tigré, à la frontière avec l’Erythrée, avec l’aide de l’ONG Gandhi Charity. Les réfugiés choisis pour le corridor humanitaire seront des personnes particulièrement vulnérables notamment pour des raisons de santé. Ils seront sélectionnés avec le soutien du HCR.
L’agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) estime que l’Ethiopie accueille plus de 740.000 réfugiés. Il s'agit probablement du pays qui compte le plus grand nombre de réfugiés en Afrique. Plus de 6.000 personnes ont perdu la vie en tentant de traverser la Méditerranée en 2016, selon l’Organisation Internationale pour les Migrations.
A. T. avec Fides et Caritas