La Belgique contribuera pour 10 millions d’euros à l’opération « She Decides » qui soutient les organisations de défense des droits des femmes, comme l’avortement, dans les pays en développement. Un mauvais signal selon les organisateurs de la Marche pour la Vie qui se demandent « pourquoi nos pays occidentaux s’obstinent-ils dans le lobbying sur l’avortement? »
Suite à l’annonce par le président américain, Donald Trump, de ne plus financer une série d’organisations qui informent sur l’avortement dans les pays en développement, les 4 ministres de la Coopération et du Développement des Pays-Bas, de Belgique, de Suède et du Danemark ont lancé une récolte de fonds pour soutenir ces organisations et associations. Ce mouvement intitulé SheDecides (Elle décide) a mobilisé quelque 400 participants de près de 50 pays et réuni la somme de 181 millions d’euros.
Le vice-Premier ministre belge et ministre de la Coopération au développement, Alexander De Croo, s’est réjoui du montant « important » recueilli en « trois semaines seulement » via cette campagne qui vise à accroître le soutien financier et politique à l’accès aux droits sexuels et reproductifs des femmes. La décision du président Trump entraîne, pour ces organisations internationales comme l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), ONU Femmes ou la Fondation Bill & Melinda Gates, une perte de financement évaluée à 600 millions de dollars par an. « Nous sommes inquiets de voir ce changement avoir une incidence sur des millions de femmes et de filles à travers le monde », avait déclaré Melinda Gates, la femme du milliardaire, au quotidien britannique The Guardian.
« Combien de millions pour sauver des vies? »
Dans un communiqué intitulé « Combien de millions pour sauver des vies? », la Marche pour la Vie estime que « la Belgique n’a pas à s’impliquer dans la gestion de l’industrie pro-IVG américaine ». « Nous tenons également à rappeler que chaque année, ce sont 300.000 femmes qui meurent pour des raisons liées à leur grossesse, que ce soit avant ou pendant l’accouchement. Plus de la moitié de ces femmes sont africaines (chiffre OMS 2015). Pourquoi nos pays occidentaux s’obstinent-ils dans le lobbying sur l’avortement? Est-ce là une nouvelle forme de colonialisme? », questionne encore l’organisation qui milite en faveur de la défense de la Vie.
La Marche pour la Vie plaide pour que l’aide internationale ne se concentre pas sur l’avortement et rappelle que les pays en développement ont d’autres besoins prioritaires: « Les femmes africaines ont besoin d’aide pour des accouchements en sécurité, le peuple africain a besoin d’aide pour la nutrition, le travail, la sécurité… »
MVL/CP