Le frère Bruno Varriano est gardien et recteur de la basilique de l’Annonciation de Nazareth, en Terre sainte. Il s'est rendu en Syrie où il a rencontré le curé d’Alep, le père Ibrahim Alsabagh. Le père Varriano a également rendu visite à des habitants du pays. Son témoignage souligne l'héroïsme du quotidien de ces habitants démunis et de ces chrétiens martyrisés.
En Syrie, on manque des choses les plus élémentaires : eau potable, nourriture, école, assistance médicale ou logement. En ces moments difficiles, les gestes de solidarité les plus simples font toute la différence
Depuis 2011, la population syrienne est victime du conflit entre le gouvernement, les groupes rebelles, et les extrémistes islamistes. Les chiffres publiés par l’ONU l’année dernière indiquent que plus de 400 000 personnes ont perdu la vie, et que plus de 5 millions de Syriens ont du fuir leur pays. Les données actuelles sont encore plus préoccupantes. Est-il besoin de le rappeler, en Syrie, les choses les plus élémentaires sont absentes : eau potable, nourriture, école, assistance médicale ou logement. En ces moments difficiles, les gestes de solidarité les plus simples font toute la différence. Face à tant de souffrances, l’Eglise cherche à se faire proche de la population.
Le frère Bruno Varriano témoigne de son déplacement dans une région sinistrée : "C’était une visite pour dire aux chrétiens et aux frères qui se trouvent là-bas, à l’Eglise réunie, que les chrétiens et la Syrie ne sont pas abandonnés, que leur vie ne compte pas moins que la nôtre. Nous avons trouvé une Syrie totalement dévastée, Alep est en ruines, la ville de Homs, entre Alep et Damas, est détruite à 70%. Le célèbre marché d’Alep, le centre historique de cette ville, parmi les plus anciennes au monde, est totalement détruit. J'y ai trouvé une communauté chrétienne très unie. Les prêtres, les frères, les religieux, les salésiens, les franciscains sont très proches des chrétiens. Nos couvents sont devenus des maisons pour les réfugiés".
Les plaies de ce conflit et du désastre humanitaire qu’il a généré sont immenses : "ce que j'ai vu et entendu devrait être partagé dans nos églises comme témoignages de foi d’aujourd’hui. Des personnes ont été torturées parce qu'elles sont chrétiennes, qu’elles possèdent une croix... Torturées... aujourd’hui ! En ce moment de l’Histoire ! Je me rends compte qu'avec tant de difficultés et de destructions, la Syrie peut être un grand exemple de foi pour le monde".
Custodie de Terre sainte