Le pape François rencontrera 1.100 acteurs de l’Economie de Communion (EdC) de 49 pays, ce 4 février. La Belgique y sera représentée par un groupe d’entrepreneurs et de cadres d’entreprises. L’Economie de Communion entend contribuer à déraciner la pauvreté.
Dans un contexte mondial où les inégalités s’accroissent, l’Economie de Communion est considérée par certains comme un signe prophétique. Elle est née en 1991 pour réagir au scandale des favelas qui entourent la ville de San Paolo, au Brésil. Chiara Lubich a ainsi invité un premier groupe d’entrepreneurs à mettre sur pied des entreprises qui, suivant les lois du marché, produisent des bénéfices « à mettre librement en commun ». Le but de cette démarche était d’aider les pauvres, créer des postes de travail, développer la culture du don en alternative à la culture de l’avoir. C’était il y a 25 ans.
Le 4 février 2017, le pape François rencontrera 1.100 acteurs de l’Economie de Communion (EdC), en grande partie des entrepreneurs, qui ont choisi la communion comme style de vie à titre personnel et pour leur usine. Avec eux, on trouve beaucoup de jeunes, chercheurs et professeurs qui veulent mettre des bases théoriques au binôme économie-communion. La diversité des pays d’origine montre que l’EdC trouve sa place dans n’importe quel lieu géographique et culturel, qu’il soit favorisé ou non. L’assemblée présente remerciera le pape François d’avoir mis en lumière, dans son magistère et dans son action, la dignité des pauvres et des exclus. Par la même occasion, elle pourra lui présenter quelques fruits de l’histoire de l’EdC face aux défis et crises qui tenaillent le monde.
Aujourd’hui, l’EdC anime des pôles de production en Europe (‘Solidar’ en Belgique, à Rotselaar, près de Leuven) et en Amérique Latine, elle engendre également une vie de communion à l’intérieur de plus de 800 entreprises. Elle vient en aide à plusieurs milliers de pauvres, assure la scolarité de leurs enfants, développe une réflexion culturelle qui permet de repenser les catégories économiques sous l’angle de la réciprocité, du don, de la gratuité et l’idée même de marché. De nouveaux projets sont en cours de réalisation: un partenariat avec des organisations dans le domaine de l’économie sociale et civile, des laboratoires de formation pour entreprise «de communion», un Observatoire sur la Pauvreté qui recueillera les bonnes pratiques dans la lutte contre la pauvreté…
«Si nous décidons de regarder le monde avec les pauvres et les laissés-pour-compte – affirme Luigino Bruni, chercheur en économie et coordinateur international pour l’Economie de Communion – nous ne pouvons pas rester sur un piédestal, nous devons descendre dans l’arène, à côté des victimes, combattre pour elles, avec elles. En échange, nous acquerrons des yeux nouveaux, nous verrons ce que d’autres ne voient pas, quelquefois ce sera beaucoup plus laid, d’autres fois d’une beauté infinie. L’EdC le fait depuis 25 ans. Si elle veut vivre, elle doit continuer à faire cela chaque jour, mieux, et plus.»
AT avec les Focolari