En poste depuis le 22 septembre, John Cornet d’Elzius est le représentant de la Belgique au Vatican. Une fonction diplomatique bien particulière qu’il découvre et sur laquelle il nous donne quelques informations.
En quoi consiste dans la pratique votre rôle d’ambassadeur près le Saint-Siège?
Nous suivons les grandes questions de l’heure et nous faisons rapport à Bruxelles sur la position du Saint-Siège sur les grands sujets qui intéressent l’Eglise naturellement, mais également l’humanité tout entière.
Nous avons également un certain nombre de points, de questions et de pays au sein desquels l’Eglise joue un rôle important et que nous suivons tout particulièrement en tant que diplomates belges. Et puis, nous avons une communauté ecclésiastique belge ici à Rome, qui reste tout de même importante et avec laquelle nous formons une grande famille.
Quelle est la spécificité du Vatican par rapport aux autres Etats avec lesquels vous avez travaillé?
Cette mission est très différente des autres. Dans un poste diplomatique classique, l’on est souvent absorbé par l’actualité immédiate, qu’elle soit politique, économique ou consulaire.
Le Saint-Siège, riche de son histoire millénaire, aborde les sujets avec un horizon temporel beaucoup plus large et qui n’est pas lié aux intérêts spécifiques de l’un ou l’autre pays.
Le Vatican joue un rôle particulier. Il ouvre des portes et entretient de nombreux canaux dans le domaine de la paix, du dialogue interreligieux. Ces domaines sont extrêmement importants, ils font partie de la vie et touchent au cœur des gens, et c’est un peu cela que je vais essayer de découvrir et d’approfondir durant ma mission ici au Saint-Siège.
Votre mission est-elle très différente de celle que vous aviez en Israël?
Il y a des différences car Israël, au contraire du Saint-Siège, est un poste diplomatique assez classique avec un volet politique, un volet économique et un volet consulaire. Mais il y a aussi de nombreuses ressemblances: le Saint-Siège, comme Israël, est évidemment un poste très chargé historiquement, spirituellement et il est également très global. Ici à Rome, ce sont toutes les nationalités du monde entier qui se retrouvent à l’image de la colonnade du Bernin, devant la basilique Saint-Pierre avec ses bras ouverts sur le monde. En Israël, une grande partie de la population qui a fait son alya est également constituée de gens qui proviennent du monde entier. On sent le cœur du monde battre dans les deux pays. Et sur le plan religieux aussi, il y a une proximité évidente. Mon épouse et moi étions très récemment dans la basilique Saint-Pierre, mais nous étions il y a quelques mois au bord du lac de Tibériade devant la Maison de Saint-Pierre, donc il y a là encore un cheminement qui est tout à fait intéressant.
Lorsque vous avez rencontré le pape François pour la présentation de vos lettres de créance, quelle a été votre impression?
Le Souverain Pontife rayonne d’une grande bonté, d’une grande gentillesse, mais il est également très vif. J’ai eu un entretien vraiment agréable avec lui. J’ai constaté qu’il connaissait très bien la situation de la Belgique, et des autres pays, mais ce qui m’a le plus frappé a été son unique bonté, il n’est pas intimidant. Tout s’est très bien passé.
La Belgique compte un nouveau cardinal électeur depuis le 19 novembre. Votre réaction?
C’est une source de grande joie pour tous les catholiques belges. Il faut dire que la cérémonie du consistoire était très émouvante. Je crois que c’est un signe d’amour qu’a manifesté le Saint-Père à l’Eglise de Belgique, mais c’est également un signe de confiance envers les catholiques belges plus généralement. C’est un grand moment pour les catholiques de notre pays.
Propos recueillis par Solène TADIÉ