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La reine Mathilde et le Vice-Premier et ministre de la Coopération au développement, Alexander De Croo, se rendent en Jordanie du 23 au 25 octobre. Les enjeux de ce voyage sont avant tout humanitaires, puisqu'il s'agira d'examiner sur place les réalisations effectuées dans le cadre d'une collaboration onusienne, soutenue notamment par une participation financière de la Belgique.
Après s'être rendu au Liban et en Turquie, le ministre De Croo effectue son troisième voyage dans le cadre particulier de la crise des réfugiés, liée à la guerre qui sévit en Syrie depuis cinq ans. Ces années de conflit ont mené plus de la moitié de la population à bénéficier de la solidarité internationale. Une majeure partie de la population se trouve désormais déplacée dans le pays ou dans des Etats limitrophes comme la Turquie, le Liban et la Jordanie. On l'imagine aisément, les besoins de la population en détresse sont criants: soins de santé, aide alimentaire, etc. La liste semble interminable et les organisations humanitaires ne cessent de lancer des appels à l'aide. Comme le souligne le ministère de la Coopération, "les pays voisins sont au bord de l'implosion". En effet, les tensions vont croissant dans la population locale qui doit accueillir un flot incessant de réfugiés. Selon les statistiques, deux tiers des réfugiés syriens vivent sous le seuil de la pauvreté. Au-delà de ce drame, c'est une génération entière d'enfants qui se trouvent privés d'enseignement et de conditions de vie décentes. Côté jordanien, cette crise s'ajoute à la précédente, souligne-t-on au ministère de la Coopération au développement. Car nombre de Palestiniens se sont réfugiés en Jordanie depuis des décennies, au point qu'un cinquième des 9 millions et demi d'habitants est en réalité constitué de Palestiniens, souvent nés sur le sol jordanien. "La meilleure aide humanitaire se rend d'elle-même superflue", soulignait Alexander De Croo lors d'une interview cet été, ajoutant encore "Nous devons investir dans la diplomatie, mais aussi dans des efforts de développement pour prévenir les guerres." (*)
Une présence royale inédite
Présidente d'honneur d'UNICEF Belgique, la reine Mathilde partage avec la reine Rania de Jordanie, également impliquée dans les activités de l'UNICEF, une même préoccupation pour les plus précaires et fragilisés de la société contemporaine. Leur rencontre sur le sol jordanien est une première. Elle sera symbolique à plus d'un titre. Mères de famille nombreuse et soucieuses des conditions de vie des démunis, elles ont de nombreux centres d'intérêt communs. Cette visite belge ne sera pas seulement de courtoisie, elle sera ancrée dans la réalité locale des camps, loin des fastes photogéniques des palais.
Angélique TASIAUX (Envoyée spéciale)
(*) Glo.be
