Lors du dernier jour du voyage humanitaire belge, la reine Rania de Jordanie a accueilli son hôtesse, la reine Mathilde, dans les locaux de la Jordan River Foundation (JRF). Par cette visite, toutes deux ont témoigné de leur attachement à la cause féminine.
La production d'objets artisanaux traditionnels réalisés par des femmes constitue l'un des principaux enjeux de la JRF, cette association non gouvernementale dont la reine jordanienne assure la présidence. Un jardin joliment arboré ceint la fondation, chère à Rania. Elégantes et joliment habillées, les deux reines y affichent publiquement leur souci du statut des femmes, a fortiori lors de situations conflictuelles. Emblématique, leur présence souligne combien le rôle des femmes est crucial tant dans la cellule familiale que sur la scène publique. Attentives à leur image, les reines ont conscience de la tribune qui s'offre à elles et leur permet d'être les ambassadrices dévouées de causes nobles ou utiles à leur population. Ainsi, l'éducation et la santé occupent-elles une place majeure dans leurs préoccupations; ces deux aspects méritant d'être soutenus avec largesse. La promotion de la santé mentale s'avère d'autant plus cruciale pour ceux qui ont connu un traumatisme, le bouleversement d'être arraché à une vie de certitudes et d'habitudes pour être lancé sur le chemin de l'exil, souvent solitaire, toujours démuni.
Dans de telles situations, la parole occupe une place centrale pour se défaire de ses souffrances et de ses incertitudes qui rongent l'existence. Ainsi en est-il des écoles gérées par l'UNICEF qui mettent en place des lieux d'écoute et de parole à l'attention des mères de famille. Lors de sa visite du camp d'Al Zaatari, la reine Mathilde a d'ailleurs eu l'occasion de rencontrer en privé une famille très nombreuse où mère et grand-mère se retrouvaient aux commandes, avec de rares nouvelles du mari. La nostalgie de la terre des ancêtres est immense dans un quotidien aussi précaire, miné par l'angoisse des lendemains incertains. Et là encore, ce sont les enfants qui incitent les adultes à poursuivre le chemin, avec l'espoir d'un avenir plus paisible.
En investissant dans l'éducation, les dirigeants politiques et responsables humanitaires tentent d'assurer un avenir à une génération contrainte de grandir dans les camps ou l'éloignement douloureux du pays natal.
Angélique TASIAUX
envoyée spéciale