Myria, le Centre fédéral Migration, a publié son rapport annuel intitulé « La migration en chiffres et en droits 2016 ». Les Roumains sont au premier rang des nouveaux venus sur le sol belge en des temps où la migration a particulièrement retenu l’attention du pouvoir politique.
La fermeture de la route des Balkans n’est pas sans incidences sur la vie de millions de migrants, coincés aux frontières de l’Europe dans des conditions particulièrement éprouvantes. Car, « ce n’est pas le nombre de nouveaux demandeurs d’asile qui diminue, mais bien le nombre de demandeurs d’asile qui parviennent jusqu’ici pour demander une protection ». Ainsi, le maintien des migrants dans des « hotspots » en Grèce n’est pas pour leur simplifier la vie, puisque ce pays est lui-même confronté à l’isolement, les autres pays européens se montrant pour le moins frileux dans le dossier épineux de l’accueil. Circonscrire le nombre de demandeurs d’asile semble devenu une « priorité politique » commune aux Etats membres de l’Union européenne.
L’an dernier, la Belgique a accueilli 38.990 demandeurs d’asile, contre plus de 46.000 en 2000. En 15 ans, la différence est de taille, avec plus de 7.000 demandes passées à la trappe. Parmi les « manquements » de l’Etat belge, Myria pointe « la limitation du nombre d’enregistrements de demandeurs par jour » et une volonté récurrente de « dissuasion ». « Accueillir des demandeurs d’asile ne consiste pas seulement à leur offrir «du pain, un lit et une douche», mais aussi à fournir un accompagnement social, psychologique et juridique de qualité », rappelle Myria qui déplore la fermeture, en 2016, de places d’accueil existantes.
Côté positif, Myria épingle la « réinstallation » rapide et efficace des migrants et l’ouverture de places lorsque l’arrivée massive de réfugiés l’imposait. Quant à l’avenir, le Centre fédéral migration s’inquiète des spécificités belges, qui attendent des « travailleurs très qualifiés ».
« Le Centre fédéral migration est un organisme public indépendant doté de trois missions légales: l’information des pouvoirs publics sur l’ampleur et la nature des flux migratoires, la protection des droits fondamentaux des étrangers et la stimulation de la lutte contre la traite et le trafic des êtres humains. »
A. T. avec Myria