Deux âges sous le même toit


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Deux âges sous le même toit
Par La rédaction
Publié le - Modifié le
4 min

20160502_113745Depuis 2009, l’asbl ‘1 toit 2 âges’ permet à des étudiants de se loger chez des personnes âgées durant leur année scolaire. Un beau moyen de faire des économies pour les uns, et de lutter contre la solitude pour les autres. Rencontre avec l’un de ces duos intergénérationnels.

C’est grâce à une amie de sa paroisse que Marie-Christine Terlinden a entendu parler de l’association ‘1 Toit 2 âges’. Comme son mari est atteint de la maladie de Parkinson, elle avait besoin d’une autre présence à la maison. Dès lors, elle a contacté l’ASBL. Au mois de juillet, elle était conviée à une rencontre avec Raphaël et ses parents. Le premier contact s’est tout de suite bien passé. Et début septembre, l’étudiant en langues a emménagé dans la maison bruxelloise de Marie-Christine. Il faut dire que les jeunes, Marie-Christine les connaît bien sûr puisqu’elle leur a consacré sa vie professionnelle en tant qu’enseignante et qu’elle a reçu des filles au pair pendant dix ans. Elle a donc l’expérience de ce genre d’échanges où, au fond, il faut laisser le jeune assez libre mais quand même lui donner un cadre. "Et je crois que c’est ça qu’apprécie Raphaël chez nous" dit-elle.

Qu’est-ce qui vous a poussée à faire appel à l’association?

Comme mon mari a cette maladie, je me suis dit que ça serait quand même bien d’avoir une présence à la maison. Parce que nous avons des âges différents, et que je suis toujours active. J’organise des voyages, je suis de temps en temps partie. Et donc c’est bien d’avoir un jeune à la maison, pour assurer une présence chaleureuse et sympathique.

Votre jeune locataire vous aide-t-il au quotidien?

Raphaël nous rend des services, surtout en informatique. Parce que là, le décalage de génération est important. Il nous aide énormément. Il est très charmant et surtout très compétent.

Faites-vous des activités ensemble?

Nous l’invitons à manger une fois par semaine, pour partager le repas familial. Alors on invite nos filles, ma mère qui est encore là. Ça lui fait du bien car il a besoin de parler, ça je m’en rends compte. Il a besoin d’une présence familiale autour de lui. On représente un peu une autre famille pour lui. Je pense qu’il s’est bien développé depuis qu’il est arrivé. Il élargit ses points de vue. Il profite un maximum de la formule mais n’en abuse pas.

Un étudiant bien épanoui au sein de votre foyer alors?

La plus belle preuve, selon moi, c’est sa maman qui m’a dit "je vous le confie". Raphael a cinq ans d’études à faire, je ne sais pas s’il passera toutes ses années chez nous, mais il a déjà demandé de revenir l’année prochaine.

Peut-on parler de complicité entre vous deux?

Oui et elle s’est installée dès le début, dès la première rencontre. On n’a pas dû mettre grand-chose au point si ce n’est pour les clés, la machine à laver dont il a évidemment l’usage, la télévision car il aime beaucoup regarder les matchs de rugby. Mais il n’y a pas de problème, il est délicat, il est bien élevé. On ne peut que se féliciter de cet échange.

Et vous, Rapahël, pourquoi avoir choisi cette formule d’habitat?

Je n’étais pas très fan des kots universitaires. Et prendre un appartement seul est impossible vu le prix des loyers qui sont extrêmement chers. Et puis mon frère avait lui aussi logé chez des particuliers durant ses études. Ça s’était vraiment bien passé. Du coup, je me suis dit pourquoi ne pas tenter l’expérience à mon tour.

L’autre raison qui m’a fait pencher pour ce type de logement, c’est son côté humain, pour rencontrer du monde. Etant Français, je ne connaissais vraiment personne à mon arrivée en Belgique. Et le fait d’être chez Marie-Christine, c’est un soutien moral. Elle m’a également présenté ses amies et des membres de sa famille. Je vois ses filles régulièrement à la maison, je m’entends d’ailleurs très bien avec elles. Quand je rentre, c’est vraiment très agréable parce qu’elle est présente, qu’on peut discuter, parler de nos vies respectives…

Comment se passe la cohabitation?

Elle se passe excellemment bien. Avec Marie-Christine, on s’entend très bien. Il nous arrive même de partager des repas de temps en temps. Elle me rend quelques services et moi je lui en rends aussi quelques-uns. Par exemple, si j’ai des soucis avec la lessive, qu’un de mes vêtements est mal passé, c’est elle qui va s’en occuper. Ce sont vraiment des choses toutes bêtes du quotidien, mais c’est vraiment sur la base du donnant-donnant. J’essaie chaque jour de la croiser, pour lui demander comment elle va, si elle a passé une bonne nuit, si elle n’a pas de problème spécifique auquel cas je pourrais peut-être l’aider…

A qui recommanderiez-vous cette aventure?

Je la recommanderais bien aux personnes qui s’obstinent à payer des sommes astronomiques pour avoir leur propre appartement. Parce que vraiment, c’est une superbe expérience humaine. Ça vaut vraiment le coup puisqu’on rencontre des personnes géniales. Et pour ma part, ça a été un super moyen de m’intégrer.

Natacha COCQ

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