Accueillir les enfants gravement malades, qui nécessitent des soins réguliers, dans un cadre convivial et chaleureux pour soulager les parents, voilà le rôle de la Villa Indigo.
Des murs colorés, décorés par de nombreux dessins, des jouets pour enfants, le personnel souriant… A peine entré dans la Villa Indigo, on est pris d’un profond sentiment de bien-être. Et cela tombe bien, puisque si la maison existe, c’est pour que les enfants qui y séjournent s’y sentent comme chez eux et puissent profiter du cadre. Et pas seulement les enfants. Puisque cette structure a été créée pour que les familles d’enfants malades puissent souffler et se reposer quelques jours, sans ressentir de culpabilité parce qu’ils laissent leur progéniture entre d’autres mains que les leurs. Cela n’est pas facile pour la plupart des parents, mais ils savent néanmoins que tout sera fait pour assurer le confort et le bien-être de leur enfant. Après une visite de la maison, puis une rencontre avec le personnel, les parents sont en général rassurés et n’hésitent plus à laisser leur fille ou leur fils dans cet environnement. Cela leur permet de partir quelques jours en vacances, eux qui ne se le permettent pas souvent, d’offrir un peu plus de temps à leurs autres enfants, ou encore simplement de se reposer, eux qui si souvent sont au bord de l’épuisement.
Concrètement, la Villa Indigo accueille des enfants malades de 0 à 18 ans accomplis et qui nécessitent des soins particuliers. Qu’il soit né prématurément, qu’il souffre de pathologie neurologique, congénitale, chromosomique, immunitaire, digestive ou encore cardiaque, chaque enfant est pris en charge individuellement et tout est fait pour assurer son confort. Une équipe de vingt personnes, composée d’infirmières pédiatriques, de puéricultrices, de pédiatres, de psychologues et d’animateurs se relaie 24 heures sur 24, jour après jour, pour être près des petits patients.
Des bénévoles viennent aussi apporter un coup de main à l’équipe pluridisciplinaire. Ils viennent essentiellement tenir compagnie aux enfants, en organisant des activités telles que des bricolages ou des cours de cuisine. D’autres bénévoles viennent également aider à entretenir la maison ou encore à organiser des évènements.
Des hôtes, non des patients
Au sein de la Villa Indigo, tout est fait pour que les enfants qui y séjournent n’aient pas l’impression d’être à l’hôpital, mais plutôt en colonie de vacances. Les bâtiments ont été construits dans un parc verdoyant. Des jeux extérieurs ont été installés, comme cette balançoire adaptée aux personnes handicapées (photo en haut à droite), où il est possible de se coucher puisque le "siège" est rond et fait un mètre de circonférence. Les enfants résidents peuvent alors profiter du jardin, et du potager, en toute quiétude.
A l’intérieur de la maison, les endroits pour se détendre ne manquent pas. Il y a d’abord une grande salle de jeux où roulent de nombreux swissball, ces gros ballons sur lesquels on peut s’asseoir. Mais il y a aussi une salle d’activités créatives, bordées de dessins et de bricolages aussi jolis les uns que les autres. Egalement une bibliothèque avec un salon TV et un jacuzzi. Et à côté de chaque porte, un panneau reprend le nom de la pièce en langue des signes.
Mais ça n’est pas tout, les petits pensionnaires peuvent aussi profiter d’une salle "snoezelen", mot qui vient de la contraction de snueffelen et doezelen, respectivement renifler-sentir et somnoler. Concrètement, il y a dans cette salle un énorme matelas à eau, et son utilisation est connue pour ses effets positifs sur les personnes atteintes de handicaps mentaux sévères.
Un peu plus loin dans le couloir, on trouve les chambres des enfants. Il y en a dix. Elles sont individuelles et spacieuses, chacune équipée d’une douche et d’une toilette adaptées et sont toutes situées au rez-de chaussée pour des raisons pratiques. Les jours où les enfants veulent prendre un bain, il y a deux salles de bains qui sont à leur disposition, dont une entièrement équipée pour les personnes à mobilité réduite, où ils peuvent se plonger dans un délicieux bain à bulles accompagné de lumières colorées en écoutant la musique qu’ils aiment.
Enfin, à l’étage se trouvent deux appartements avec kitchenette et terrasse destinés aux familles, lorsque par exemple, il n’y a pas d’espoir de guérison pour leur enfant, et qu’ils ont besoin d’être épaulés et aidés dans ces moments douloureux. Ou simplement lorsque les parents souhaitent rester un jour ou deux afin de faciliter l’adaptation de leur enfant à l’établissement.
Un prix accessible
Alors, combien coûtent ces services? Grâce à l’intervention de l’INAMI, le prix d’une nuit revient à 5,44 euros. Les parents ne paient que le ticket modérateur. Et la maison de répit peut accueillir chaque enfant jusqu’à 32 jours par an.
Inaugurée en janvier 2011, la Villa Indigo est subventionnée par la région de Bruxelles-Capitale. C’est Sonja Develter, une infirmière pédiatrique au sein d’une équipe de liaison accompagnant les enfants malades à domicile, qui est à l’initiative de l’ASBL. Et comme toutes les associations, la Villa est parrainée par un homme de cœur, le footballeur Nacer Chadli.
La Villa Indigo est donc une vraie bouffée d’oxygène pour les familles. Comme en témoignent les parents d’Hugo sur le site Internet de la maison: "Grâce à vous, nous avons non seulement l’occasion d’enfin nous reposer, mais notre fils a l’opportunité de développer ses ressources, entre autres, au niveau de la communication et de la sociabilité. C’est agréable de le voir autrement qu’à travers son handicap, de le voir grandir tout simplement. Lorsqu’on vient le rechercher, il a son petit air satisfait qu’on lui connaît à la maison. On peut dire qu’il se sent comme chez lui et quand on a dit ça, on a tout dit."
Natacha COCQ
Infos pratiques
La Villa Indigo - Rue Colonel Bourg 156 A, 1140 Evere - Email: info@villaindigo.be, Tel: 02 205 09 00.
Et puisque chaque don est précieux: BE96 7420 1256 8205 BIC: CREGBEBB
