La Mongolie est devenue le 105e pays à abolir la peine de mort. Le Parlement national a adopté un nouveau code pénal qui tourne le dos à la peine capitale. Une décision saluée par l’Organisation des Nations unies.
Jeudi 3 décembre, journée historique en Mongolie: après Fidji, Madagascar et le Suriname, c’est le 4ème pays cette année qui abolit la peine de mort pour tous les crimes. Cette réforme du code pénal était amorcée depuis plusieurs mois. Le président mongol, Tsakhiagiin Elbegdorj, a commué toutes les peines de mort dès son arrivée au pouvoir en 2010 et annoncé un moratoire sur les exécutions. Ainsi, la Mongolie tourne le dos à la peine capitale afin de « respecter pleinement le droit à la vie« , il affirme en outre que « la menace d’une exécution n’a pas d’effet dissuasif« .
Zeid Ra’ad Al Hussein, le Haut Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, a salué « cette évolution très encourageante. C’est un exemple concret de progrès positif dans la lutte pour des droits de l’Homme pour tous – y compris des personnes coupables de crimes horribles ». Pour les spécialistes d’Amnesty international, « la peine de mort est en train de devenir une chose du passé à travers le monde« .
Appel du pape
La personnalité qui a le plus marqué ce combat est certainement le pape François, qui a même reçu le prix de l’Abolitionniste de l’année 2015. Pour lui, la peine de mort « est une offense à l’inviolabilité de la vie et à la dignité de la personne humaine qui contredit le dessein de Dieu pour l’homme et la société, et sa justice miséricordieuse ». Le pape a déjà dénoncé aussi la condamnation à perpétuité, et il réaffirmait que la peine de prison à perpétuité n’est qu’une « peine de mort déguisée », car elle tue toute espérance chez le prisonnier.
Ce message a été répété dans le texte communiqué ce 15 décembre en prévision de la Journée mondiale pour la paix du 1er janvier. François demande à tous les gouvernements qui maintiendraient encore en vigueur la peine de mort de «l’abolir», en particulier dans le cadre du Jubilé de la miséricorde, année sainte qui a commencé le 8 décembre dernier. Dans un long document publié le 15 décembre en vue de la Journée mondiale de la paix, il demande également à tous les gouvernements du monde de «considérer la possibilité d’une amnistie».
A.-F. de Beaudrap (le Vif, Zenit)