Les Chantiers Damien : appel aux bâtisseurs d’avenir


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Les Chantiers Damien : appel aux bâtisseurs d’avenir
Par Manu Van Lier
Journaliste de CathoBel
Publié le - Modifié le
4 min

DSC_4999Chaque année, les "Chantiers Damien" emmènent des volontaires à l'autre bout de la terre pour une expérience unique. Pendant plusieurs semaines, ces voyageurs au grand cœur vont mettre les mains dans le ciment, le sable ou la peinture pour contribuer à la construction ou la remise en état d'infrastructures pour les soins des malades de la lèpre ou de la tuberculose.

Action Damien lutte à long terme contre la lèpre et la tuberculose. Mais elle ne se contente pas de soigner les malades: elle leur bâtit aussi un futur. Au sens propre, comme au sens figuré. Et des volontaires l'aident sur ses chantiers outre-mer: en Inde, au Bangladesh, en République démocratique du Congo, au Burundi et au Nigéria. Les Chantiers Damien durent quatre (ou parfois trois) semaines et se déroulent normalement en juillet et en août, parfois en juin et en septembre ou octobre. Trois semaines sont consacrées au travail. Les participants ont la possibilité d'aller à la découverte du pays au cours de la quatrième semaine. Tout aussi importante est la visite des projets locaux d'Action Damien.

En équipe
Les chantiers se déroulent par équipe de 6 à 10 personnes qui apprennent à se connaître pendant deux week-ends de préparation. A cette occasion, les participants reçoivent toute l'information utile sur leur voyage, le travail sur place, les coutumes et la culture locales, les aspects médicaux, la vie en groupe et la collecte de fonds auprès de sponsors.

Participer à un Chantier Damien, c'est vivre une expérience unique en mettant vous-même la main à la pâte... avec les ouvriers locaux. Maçonner, peindre, réparer... autant de petits gestes qui vous permettent de contribuer à créer une meilleure infrastructure et à poser les bases d'un système local de soins de santé efficaces. Une aventure captivante, mais surtout très enrichissante.

Journée d'information

Pour découvrir les destinations proposées en 2016 et prendre connaissance des conditions de participation au projet, une journée d'information est organisée le samedi 28 novembre 2015 de 10h à 13h, dans le bâtiment de Hemptinne, chemin du Cyclotron 2, à Louvain-la-Neuve. Un premier week-end de préparation: 20 et 21 février 2016, avant une autre journée de préparation en avril.

Pour plus de détails sur cette journée d'information, pour vous y inscrire et pour d'autres informations pratiques, consultez le site d'Action Damien. Renseignements: Anny Priest, tél. 02. 245 79 08.

 

DSC_2985Rencontre avec Anny Priest, engagée depuis onze ans dans les Chantiers Damien

Cet été, Anny Priest a passé 4 semaines en Inde, dans la région du Bihar, l’une des plus pauvres du pays. En compagnie de cinq autres femmes, Anny, 70 ans, a porté du sable ou du gravier, a frappé au marteau et au burin et peint des bâtiments.

Anny, c’est un travail d’homme que vous avez réalisé en Inde…

Je ne sais pas pourquoi ce genre de projet, pourtant assez physique, intéresse moins les hommes. C’est ainsi que nous nous sommes retrouvées à 6 femmes, d’âge et de formation très variés: deux jeunes de rhéto, trois quinquagénaires et moi, la seule vieille (rires).

Quel est le regard de la population locale sur votre travail?

Ils sont extrêmement surpris. Même les ouvriers ont besoin d’un temps d’adaptation pour qu’ils acceptent des Blancs qui viennent faire un travail de manœuvre. En Inde, c’est un travail réservé aux gens les plus pauvres. C’est bizarre pour eux.

Etes-vous en contact avec les malades?

Notre travail n’est pas du tout lié aux soins, mais on côtoyait les malades lors des travaux de rénovation des logements. C’est d’ailleurs la plus grande richesse de ce séjour: être parmi les gens, même si on ne parle pas la langue. On fait de formidables rencontres. Je retiens surtout les enfants. Ils auraient dû être en âge d’aller à l’école mais n’en ont pas les moyens financiers. On a passé de formidables moments avec eux, aussi bien à leur moucher le nez qu’à partager le travail. Ils voulaient vraiment nous aider à porter, à tamiser le sable.

PENTAX Image

Comment vous êtes-vous préparées pour ce chantier?

Outre la journée d’information, nous avons un week end et une journée de préparation obligatoires ainsi qu’un mini chantier qu’on réalise en équipe, en Belgique, pour déjà s’habituer à travailler ensemble. Chacune a également payé son propre voyage et les frais de séjour, mais de plus, nous avons récolté de l’argent autour de nous pour financer le chantier lui-même.

Vos joies et vos difficultés durant ce séjour?

La difficulté, c’est l’inconfort. Les conditions d’hygiène et la chaleur sont inhabituelles pour nous. Les épisodes de turista sont monnaie courante. Mais les joies sont incomparablement plus grandes, principalement dans les rencontres avec la population et avec des acteurs d’ONG qui font un boulot extraordinaire. Puis, on a un temps de découverte du pays, des coutumes et des haut-lieux de l’Inde après le chantier.

Vous revenez changée?

Oui, évidemment. Ça nous ouvre l’esprit et le cœur et quand on voit le vécu des gens qu’on côtoie pendant quelques semaines, ça relativise très largement les petits problèmes d’ici.

Manu VAN LIER

 


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