La Tunisie est plongée dans la tristesse et la consternation suite à l'acte terroriste qui a frappé un bus de la sécurité présidentielle en plein cœur de la capitale Tunis. L'attentat a fait au moins 12 morts et une vingtaine de blessés. Selon les autorités, tous les morts sont des membres de la sécurité présidentielle.
Le groupe terroriste Etat islamique a revendiqué ce mercredi l'attentat qui a causé la mort d'au moins 12 agents de la sécurité présidentielle dans l'explosion d'un bus, mardi en fin d'après-midi, près d'une des principales artères de Tunis. Dans une allocution télévisée dans la soirée, le président tunisien Béji Caïd Essebsi, qui a annulé une visite d'Etat en Suisse, a annoncé que l'état d'urgence était réinstauré sur l'ensemble du territoire. Celui-ci avait été levé début octobre, trois mois environ après l'attentat qui avait fait 38 morts près de Sousse et avait été revendiqué par l'organisation Etat islamique (EI), rapporte la RTBF. A l'étranger, l'attentat a été condamné "avec la plus grande fermeté" par le président français François Hollande. "A Tunis comme à Paris, c'est le même combat pour la démocratie contre l'obscurantisme", a-t-il affirmé.
Les victimes de Tunis sont toutes musulmanes
"On a voulu envoyer un nouveau message déstabilisant", analyse le Directeur national des Œuvres pontificales missionnaires de Tunisie. Le Père Jawad Alamat évoque un état de tristesse et de déception après ce nouvel attentat qui frappe la Tunisie: "Après avoir frappé le tourisme à Sousse, en infligeant un dur coup à l’économie, et le Musée du Bardo, qui signifie non seulement frapper le tourisme mais également une zone à forte valeur politique à cause de sa proximité avec le Parlement, on frappe maintenant les forces de la sécurité présidentielle".
Le père Alamat dénonce des actes inhumains et sans fondement: "Nous nous trouvons face à des personnes disposées à mourir pour faire mourir. Nous ne pouvons pas parler d’affrontement entre religions. Les victimes de Tunis sont toutes musulmanes. Nous sommes tous confrontés à un terrorisme inhumain. Ce qui se passe à Paris arrive en Tunisie, ce qui se passe à Beyrouth arrive au Mali. Nous faisons partie d’un monde globalisé tant en bien qu’en mal." "J’espère – conclut-il – qu’après ce nouvel attentat le monde politique aura un sursaut et réagira. Les tunisiens regardent avec déception et effarement les jeux entre les partis alors que le pays se trouvent dans de sérieuses difficultés. On a la sensation de perdre un temps précieux à relever les sorts de l’économie. J’espère que cet attentat poussera les hommes politiques à cesser leurs jeux. Il est temps d’être adultes et de penser au bien du pays, qui est menacé par un ennemi déterminé. Il s’agit d’une invitation à l’unité nationale, malgré les différences politiques, afin de garantir la sécurité de la population locale et de tous ceux qui vivent dans notre bien-aimé pays."
D'après Fides et RTBF