Le Mémorial de Caen n'en est pas à son coup d'essai. Après le journal intime virtuel de la petite Suzon, il poursuit son projet d'information à l'attention des enfants du primaire, en les plongeant dans la Seconde Guerre mondiale, grâce à un nouveau site pédagogique. L'album de Rachel et Hannah les entraîne dans un univers qui n'est pas si lointain...
L'histoire est simple, elle implique les enfants en leur présentant deux visages d'héroïnes attachantes, puisqu'il s'agit de deux soeurs, âgées respectivement de 8 et 13 ans. Rachel et Hannah vivent à Paris, en compagnie de leurs parents. Pour pimenter l'histoire, et en guise de fil conducteur, surgit un appareil photographique. Ce cadeau offert à l'occasion de l'anniversaire de l'aînée va donner lieu à une série d'instantanés, témoins de la vie d'autrefois. L'immersion dans les années 40 est une véritable plongée dans la vie quotidienne et l'atmosphère tour à tour locale, nationale et internationale; différents accrochages permettent ainsi d'appréhender des enjeux complexes, sept décennies plus tard.
Pour les enfants
Le vocabulaire choisi est simple, volontairement accessible pour les plus jeunes. Les thématiques déclinées envisagent des aspects de la vie ordinaire, dans toutes ses composantes, des plus banales, avec les ersatz de savon, les chaussures avec des semelles de bois, le rationnement des fournitures scolaires à la tragédie des enfants placés pour leur appartenance religieuse (extrait ci-dessous):
Se cacher sous une fausse identité
Les réseaux de sauvetage ont également placé les enfants dans des instituts catholiques et protestants, des couvents, des pensionnats, des maisons d’accueil, mais aussi des colonies de vacances.
Quel que soit l’endroit de leur «cachette», les enfants généralement séparés de leur famille, ont dû se reconstruire sous une autre identité, avec de nouvelles personnes qu’ils devaient parfois appeler «papa» et «maman», ils ont dû oublier leur propre vie, ne plus penser à leur religion et aux traditions dans lesquelles ils ont été élevés. Ils ont été forcés d’oublier leur langue maternelle comme le yiddish pour ceux qui venaient d’Europe de l’Est, pour apprendre le français. Ils ont vécu avec la peur constante d’être découverts.
Enfin, différentes animations pédagogiques et activités ludiques ont été prévues pour compléter et visualiser l'information en classe.
Angélique TASIAUX