Soeur Stella Matutina a consacré sa vie à prévenir et dénoncer les dangers liés à l’exploitation des mines sur l’île de Mindanao, dans le sud des Philippines. La religieuse a été récompensée pour son engagement en faveur des droits de l’homme par la ville de Weimar, en Allemagne.
Soeur Stella est porte-parole de l’alliance interreligieuse environnementale Panalipdan! Mindanao qui défend les droits de la population qui subit les conséquences négatives des activités des industries extractives, des entreprises hydroélectriques, de l’exploitation du bois et de l’agro-business. Dans une interview avec UCANews, sœur Stella Matutina a réaffirmé son dévouement sans limite pour les plus pauvres, malgré un « effort systématique pour limiter l’espace démocratique et les menaces liées à la sécurité. » « Cela met en lumière la situation de Mindanao et plus généralement des Philippines où les pauvres, les agriculteurs, les peuples autochtones, les militants des droits humains et les défenseurs de l’environnement subissent le harcèlement et se trouvent confrontés à la mort», déclare-t-elle. Originaire de Mindanao, Sr. Matutina affirme que son cœur et sa vie « seront toujours dédiés aux pauvres et aux victimes d’abus. »
L’activiste dérange
La religieuse, dans son combat en faveur des plus pauvres, a dû faire face à de nombreuses attaques et tentatives de déstabilisation. UCANews rapporte qu’en 2012 l’armée philippine l’avait qualifiée de « fausse religieuse » et accusé de faire en fait partie de la guérilla communiste pour la Nouvelle Armée du Peuple. Plusieurs années plus tôt, sœur Matutina été détenue avec deux autres militants anti-mines pour avoir présenté aux habitants d’un village une conférence sur la conscience environnementale. Cette année, elle a été accusée, avec d’autres dirigeants de l’Eglise et des militants des droits de l’homme, « d’enlèvement, traite des êtres humains et détention illégale » après avoir pris soin des populations tribales qui ont été déplacées dans les provinces de Bukidnon et Davao Norte. « C’est la preuve qu’apporter son aide aux opprimés, aux pauvres et aux victimes de violence comporte de grands risques », a conclu Sœur Matutina.