21% des Belges présentent un risque de pauvreté !


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21% des Belges présentent un risque de pauvreté !
Par Jean-Jacques Durré
Publié le - Modifié le
3 min

pauvrete 3Les chiffres interpellent. Plus d'un Belge sur 5 est considéré comme à risque de pauvreté ou d'exclusion sociale. Et parmi ceux-ci, 6% de la population belge est en état de privation matérielle grave!

Le Service public fédéral (SPF) Economie et la Direction générale de la Statistique ont publié mardi les chiffres sur la pauvreté et l’exclusion sociale en Belgique en 2014. Des chiffres issus de l'enquête européenne annuelle sur cette problématique réalisée auprès d'environ 6.000 ménages et qui porte sur les revenus et les conditions de vie au sens large du terme. Cette enquête a pour but principal de cerner l'évolution de la pauvreté et est harmonisée au niveau européen. Et le moins que l'on puisse dire est que la situation ne s'améliore pas.

Selon l'enquête, 15% des Belges souffraient de pauvreté monétaire en 2014. Rappelons que le seuil de pauvreté équivaut à 60% de la médiane du revenu disponible, à l’échelle individuelle. Une personne isolée est "pauvre" dans les statistiques si elle a un revenu total disponible de moins de 1.085 euros par mois. Pour le membre d'un ménage de deux adultes et deux enfants, le seuil 2014 est de 2.279 euros par mois pour le ménage. Il s'agit du fameux "seuil de pauvreté", recalculé chaque année à partir du revenu médian belge. Par ailleurs, la privation matérielle grave concerne 6% de la population belge. Et 15% des moins de 60 ans vivent dans un ménage à faible intensité de travail, synonyme de risque d'exclusion sociale. Finalement, les personnes entrant dans une ou plusieurs de ces trois catégories représentent ensemble plus d'un cinquième de la population (21%) du pays, selon ces chiffres. Cette proportion reste stable au fil des ans puisqu'en 2013, 20,8% de la population présentait un risque de pauvreté ou d'exclusion sociale. Mais il reste interpellant.

Plusieurs catégories fragilisées

Les personnes confrontées à un de ces trois risques (pauvreté monétaire, privation matérielle grave ou faible intensité de travail) sont considérées comme à risque de pauvreté ou d'exclusion sociale pour ce qui forme l'indicateur européen de la pauvreté dans le cadre de la stratégie «Europe 2020». Le "risque de pauvreté ou d'exclusion sociale" ne tient pas seulement compte des revenus des ménages mais également des conditions de vie au sens large. Il recouvre la pauvreté monétaire, une privation matérielle grave ou le fait de vivre dans un ménage à faible intensité de travail. Les chiffres évoluent peu ces dernières années, note la DG Statistique. Les personnes faisant partie d'une famille monoparentale, les chômeurs ainsi que les personnes inactives sont par définition particulièrement exposés, note la DG Statistique. Ainsi, 63% des chômeurs sont repris comme à risque de pauvreté ou d'exclusion sociale, tout comme 45% des inactifs et 51% des membres d'une famille monoparentale.

Face à cette situation, il importe de prendre des mesures pour éviter que les plus fragilisés ne soient davantage précarisés et que les personnes qui sont au seuil de cette pauvreté n'y basculent pas. Le défi est important, surtout en période de croissance économique faible, mais il ne peut attendre pour être relevé. Il en va de la dignité de personnes. Car, la précarité et la pauvreté ont des conséquences graves, dans de nombreux domaines. Ainsi, à moins d'un mois de la rentrée scolaire, la Ligue des Familles attire l'attention sur les frais scolaires qui, selon elle, représente dans le primaire, environ 1.000 euros par an si l'on compte les voyages scolaires. Elle y voit un risque de stigmatisation des enfants dont les parents ne peuvent pas faire face à ces frais. Elle plaide donc pour un plafonnement.

J.J.D.


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