« C’est soit les armes, soit la démocratie, les deux ne sont pas compatibles ». Tel est l’avertissement lancé mardi par le Premier ministre turc aux Kurdes du PKK.
Les Kurdes du PKK (le Parti des Travailleurs du Kurdistan) sont considérés comme des terroristes par Ankara. Ahmet Davutoglu, le Premier ministre turc, promet que « la Turquie continuera ses frappes contre le PKK jusqu’à ce qu’il dépose les armes ». La trêve observée depuis mars 2013 entre les deux parties ne tient plus. Les frappes contre le PKK remettent aujourd’hui en cause le processus de paix engagé depuis 2012 entre les rebelles kurdes et l’armée turque. Mardi, les Kurdes de Syrie ont accusé la Turquie d’avoir ouvert le feu contre deux villages du secteur frontalier de Zur Maghar, dans la province d’Alep, faisant quatre blessés parmi ses combattants. Ankara a démenti ces accusations, assurant avoir riposté à des tirs venus de Syrie.
Les Kurdes ne sont pas les seuls à être visés par les frappes de l’armée turque. Ahmet Davutoglu s’est aussi félicité du partenariat avec les Etats-Unis dans la lutte contre l’Etat islamique pour éradiquer la présence du groupe dans le nord-est de la Syrie.
Une stratégie politique d’Erdogan?
Selon Ali Kazancigil, politologue et directeur de la revue de géopolitique Anatolie, ces offensives militaires engagées contre les djihadistes et le groupe du PKK pourraient être une stratégie politique de la part du président turc, en vue des nouvelles élections. En effet, le gouvernement Turc n’a pas encore trouvé de coalition depuis les élections législatives du 7 juin dernier, et en cas d’échec des négociations, de nouvelles élections pourraient être organisées.
Radio Vatican