Lors de l'audience, Place Saint-Pierre, le pape a continué son cycle de catéchèse sur la famille, et a choisi de revenir ce mercredi sur une de ses «caractéristiques essentielles», qui est aussi «sa vocation naturelle», celle d’éduquer les enfants, avec sagesse et équilibre.
Aujourd’hui, constate le pape, les familles sont accusées par certains intellectuels «critiques» d’autoritarisme, de favoritisme, de répression affective. Le pacte éducatif est quant à lui rompu, et «l’alliance éducative entre société et famille est entrée en crise, car la méfiance s’est introduite entre elles». Ce phénomène a favorisé «la multiplication de soi-disant experts prétendant prendre la place des parents, y compris dans les aspects les plus intimes de l’éducation», avec le risque pour ces derniers de se sentir souvent «exclus de la vie et de la croissance de leurs enfants». «Cela est très grave!», a lancé le pape, et ne concourt pas au dialogue et à la collaboration entre les familles et les structures éducatives.
Les parents ont un rôle fondamental dans l’éducation de leurs enfants, a insisté François, et sont les plus à même d’entrer dans un dialogue profond et authentique avec eux, cherchant où ils en sont vraiment dans leur cheminement, et quelles sont leurs attentes.
Les communautés chrétiennes sont appelées à offrir leur soutien aux parents dans leur mission éducative, et le font à la lumière de la Parole de Dieu, a soutenu le pape, qui rappelle que l’amour est à la base de tout. «Cette grâce de l’amour du Christ porte à son accomplissement ce qui est inscrit dans la nature, et sait remplir les parents de sagesse humaine», a affirmé François avant d’évoquer l’exemple donné par tant de parents chrétiens remplis de cette sagesse, et qui montrent que la "bonne éducation familiale est la colonne vertébrale de l’humanisme".
Soutien aux catholiques chinois
A la fin de l'audience, le pape a évoqué l'initiative proposée par la conférence épiscopale italienne à l'occasion de la Vigile de la Pentecôte: celle de veillées de prière dans tous les diocèses pour les «nombreux frères et sœurs exilés ou tués pour le seul fait d'être chrétien». «Je souhaite qu'un tel moment de prière accroisse la conscience que la liberté religieuse est un droit humain inaliénable, qu'il sensibilise toujours plus sur le drame des chrétiens persécutés de notre temps, et mette fin à ce crime inacceptable», a conclu le pape.
Il a ensuite lancé un appel à l’adresse des catholiques chinois, à quelques jours de la journée de prière que le Saint-Siège leur consacre depuis quelques années. Cette journée de prières pour les catholiques en Chine a été instituée le 24 mai de chaque année, à l’initiative de Benoît XVI. Fin juin 2007, le pape émérite avait posé un geste majeur en adressant une longue lettre aux catholiques de Chine. Avec courage, vérité et ouverture, il faisait notamment l’apologie de la liberté religieuse et appelait à une vraie normalisation de la situation de l’Eglise de Chine.
Le pape François tient à rester dans une position de dialogue et d’ouverture vis-à-vis de Pékin. Mais ce soutien vient rappeler qu’il n’y a qu’une seule Eglise pour les catholiques chinois, dans un pays où la liberté religieuse est encore un point de discorde avec le Saint-Siège, les autorités tentant de contrôler les fidèles.
P.G. (avec Radio Vatican)