Attentat terroriste au siège de Charlie Hebdo : au moins 12 morts


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Attentat terroriste au siège de Charlie Hebdo : au moins 12 morts
Par La rédaction
Publié le - Modifié le
6 min

Ce mercredi matin, le siège de la rédaction de Charlie Hebdo a été la cible d’un terrible attentat. Au moins douze personnes ont perdu la vie et une vingtaine seraient blessées. François Hollande dénonce cet acte barbare qu’il a qualifié de "terroriste". Les auteurs sont toujours en fuite.

Selon le dernier bilan du Parquet de Paris relayé par l’AFP, douze personnes ont perdu la vie dans l’attentat au siège de Charlie Hebdo.

charliehebdoLa France est sous le choc. Selon les différents quotidiens français, deux à trois individus se seraient rendus en fin de matinée au siège de Charlie Hebdo situé à Paris. Armés de fusils d'assaut kalachnikov et cagoulés, ils ont ouvert le feu ce mercredi matin alors que les journalistes du magazine satirique étaient réunis en conférence de rédaction hebdomadaire. Certains journalistes se sont réfugiés sur le toit du bâtiment. Après avoir tiré de nombreux coups de feu, les hommes masqués et vêtus de noir ont pris la fuite à bord d’une Citroën et auraient entre-temps changer de véhicule. Le dernier bilan du Parquet de Paris fait état de douze victimes, dont deux policiers. Les dessinateurs Charb, Cabu, et Wolinski seraient décédés.

Le président français, François Hollande, s’est rendu sur place vers 12h45. Il a dénoncé "un acte d'une exceptionnelle barbarie (...) contre un journal, contre des journalistes. Il y avait des policiers pour les protéger. Ceux-là ont été lâchement assassinés".

"Nous avons vengé le prophète. Nous avons tué Charlie Hebdo"

Dans une vidéo circulant massivement sur les réseaux sociaux et reprise par France 2, l'on peut entendre distinctement deux individus crier "Nous avons vengé le prophète. Nous avons tué Charlie Hebdo".

Un journaliste français, Martin Boudot, est parvenu à filmer une partie de la fusillade depuis le toit d'un bâtiment situé non loin du siège de Charlie Hebdo. Parmi les coup de feu, on y entend l'un des auteurs crier "Allah Akbar", "Dieu est le plus grand".


Fusillade à Charlie Hebdo: les auteurs ont... par LePoint

Dans un communiqué Vigipirate, dispositif français de lutte contre le terrorisme, a fait savoir que "le Premier ministre [Manuel Valls, ndlr] a décidé de relever le plan Vigipirate au niveau « alerte attentat », niveau le plus élevé, sur l’ensemble de la Région Ile-de-France. Les organes de presse, les grands magasins, les lieux de culte ainsi que les transports vont faire l’objet immédiatement d’une protection renforcée. Toutes les forces disponibles sont mobilisées et des renforts civils et militaires seront déployés dans le cadre du plan Vigipirate.
L’ensemble des préfets, sur tout le territoire, ont consigne de renforcer la vigilance et de mobiliser les forces placées sous leur autorité. Tous les moyens sont mis en œuvre pour identifier, traquer et interpeller les auteurs "
, est-il précisé.

Inquiet et sans nouvelle de ses confrères, le journaliste et réalisateur Serge Moati s’est rendu sur place pour leur témoigner son soutien. "On tire dans le tas, parce que les gens ont osé dire non à l'islamisme! Il faut qu'il y ait une résistance populaire à ça", a-t-il déploré au Figaro.

"Une déclaration de guerre fracassante"

Selon nos confrères de France Info, le Conseil du culte musulman a condamné un "acte barbare" "contre la démocratie". Charles Michel, Barack Obama, David Cameron, Angela Merkel et de nombreuses personnalités politiques ont envoyé leur soutien au peuple français. "Choc, consternation et effroi suite à la fusillade ce matin à Paris. Toutes mes pensées vont vers les victimes et leurs proches," a réagi Charles Michel via son compte Twitter. "Cet acte horrible est non seulement une agression contre la vie des citoyennes et citoyens français" mais "aussi une attaque que rien ne peut justifier contre la liberté de la presse et d'opinion, un fondement de notre culture libre et démocratique", a affirmé la chancelière allemande. Le recteur de la mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, a également réagi en début d'après-midi sur Europe 1: "C'est une déclaration de guerre fracassante. Les temps ont changé, nous entrons dans une nouvelle période de cette confrontation". Et de poursuivre: "Nous sommes horrifiés par la brutalité et la sauvagerie dans les locaux de Charlie Hebdo". Sur Twitter, le hashtag #jesuischarlie a été utilisé plus de 45.000 fois en une heure peu avant 14h45.

En milieu d'après-midi, Tommy Scholtes, le responsable de presse et de communication de la Conférence épiscopale belge, a réagi sur son compte personnel Facebook:

"Qui d'entre nous ne plaide pas pour la démocratie? Qui ne se sent profondément blessé par les événements parisiens? Qui ne plaide pas pour le dialogue entre les peuples, et pour la liberté de la presse?
Qui osera évaluer les types de relations que les pays d'Occident entretiennent depuis quelques années avec les pays à grande majorité musulmane? Et les évolutions politiques qui s'en suivent. Ne faut-il pas arriver à un grand examen de conscience et à une évaluation... Jusqu'à nouvel ordre , nos pays sont des terres d'accueil pour des milliers de réfugiés, et c'est bien, mais comment se fait l'intégration dans nos cultures et s'établit le dialogue avec ces communautés d'origine étrangère? Les extrêmes sont toujours excessifs, et la violence ne peut être acceptée. Indignons-nous, comme disait Hessler, mais avec examen de conscience. Soyons tolérants et accueillants et solidaires devant la misère extrême de réfugiés, en particulier des Chrétiens d'Orient obligés de fuir ou de se réinstaller solidement dans leur pays. Mais si le respect des peuples est menacé, de quelque religion qu'ils soient, les instances nationales et supra-nationales doivent prendre des initiatives fermes. En même temps, je crains que les provocations, intellectuelles, littéraires ou de conférenciers ne sont pas le vrai chemin de la paix et du dialogue. Il y a des limites à la liberté d'expression même si je me battrai pour que chacun ait accès à la parole, et j'ajouterai "dans le respect de l'autre". "Plus il y a de tensions, plus il faut dialoguer", comme disait récemment le cardinal Tauran. Il en va de notre vivre ensemble.
Aujourd'hui, nous sommes indignés et en colère. Essayons aussi de trouver un moment pour le recueillement pour ces personnes blessées et tuées. Ce sont des conjoints, des parents, des enfants... quelle tristesse."

Le Vatican, par son porte-parole, le vice-directeur de la Salle de Presse, le Père Cirio Benedettini, s'est également indigné en exprimant son exécration face à cette action "doublement condamnable, parce qu’il s’agit d’une attaque terroriste et contre la liberté d’expression."

En solidarité avec Charlie Hebdo, de nombreux rassemblements se tiennent en ce moment dans les grandes villes du pays. Un mouvement citoyen est prévu de se rassembler à 19h ce 7 janvier Place de la République à Paris pour mettre à l’honneur la liberté de la presse, la démocratie et la République. Le Figaro annonce également que le syndicat national des journalistes se rassemblera également à 18h au même endroit.

Vingt minutes à peine avant la fusillade meurtrière, Charlie Hebdo avait posté ses vœux sur Twitter. Ne changeant pas ses habitudes de satiriser les extrémistes religieux, la rédaction avait posté un dessin représentant Al-Baghdadi, le leader de l’Etat islamique.

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S.T.

Catégorie : International

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