L’information est tombée peu après 19h: la reine Fabiola est décédée au Palais du Stuyvenberg ce vendredi 5 décembre. Femme discrète à la foi profonde, marquée par l’espérance, l’épouse de feu le Roi Baudouin a su être à l’écoute de la population.
On retiendra sans doute beaucoup d’aspects différents de la reine Fabiola. Epouse discrète du roi Baudouin, avec lequel – tous les observateurs s’accordent pour le reconnaître – elle composait un couple fusionnel, elle a aussi marqué les esprits par son écoute, sa discrétion et sa disposition à l’égard du peuple belge. Discrète et parfois un peu dans l’ombre de son époux, la reine Fabiola était avant tout une dame simple, c’est-à-dire une grande dame. Sa foi, profonde, n’a échappé à personne. Mais, ce que les catholiques et les chrétiens retiendront, c’est que cette foi était basée sur l’espérance que nous apporte l’Evangile. Lorsqu’en 1993, lors des funérailles du roi Baudouin, elle était apparue habillée en blanc, couleur de cette espérance, c’est un signe qui n’est pas passé inaperçu. Elle a aussi fait preuve d’un courage et a montré naturellement et simplement que, grâce à cette foi et cette espérance, elle était sereine et confiante.
La foi pour moteur
Parfois, on a dit que la reine avait eu une influence sur son mari et que sa foi avait influencé certaines décisions du roi. C’est vrai et faux. Vrai parce que comme toute épouse qui entretient un lien fusionnel avec son conjoint, la reine Fabiola a plus que probablement eu une influence. Faux, parce que le roi Baudouin était lui-même animé d’une foi profonde, qui a été son « moteur » durant sa vie et son règne. On se rappelle la décision du roi de ne pas contresigner la loi sur l’avortement en 1990. Décision prise en conscience et sans aucune influence extérieure, comme l’a souvent reconnu l’ancien Premier ministre Wilfried Maertens.
On a tout dit et n’importe quoi sur la foi de nos anciens souverains. Proches de l’Opus Dei, influencés par le cardinal Suenens et le renouveau charismatique… Ce qui importe, c’est que, tant la reine Fabiola que le roi Baudouin, ont eu pour moteur cette foi qui a contribué à cet humanisme dont le couple royal a fait preuve durant sa vie publique et privée. On retiendra aussi sa proximité, comme celle de son mari, avec ce qu’on appelle péjorativement « le petit peuple ». Ce qui n’allait pas de soi pour cette femme d’origine aristocratique, née Dona Fabiola de Mora y Aragon, dans une famille noble espagnole dont les racines remontaient au XIIe siècle.
La reine était aussi une femme de culture, qui avait repris – si l’on peut dire – le « flambeau » de la reine Elisabeth, qui avait créé le concours musical international qui porte son nom. Mais elle a aussi contribué à faire connaître des artistes de tous horizons. Après le décès du roi, la reine a continué à s’investir dans des œuvres caritatives et à veiller à la Fondation Roi Baudouin.
Le couple royal n’a malheureusement pas eu d’enfants. Cela a dû marquer les souverains. Mais, on retiendra, ce que Baudouin et Fabiola ont toujours dit: « Dieu nous a confié tous les enfants du pays et du monde ». Tout était dit.
Jean-Jacques Durré
Communiqué officiel du Palais royal:
« Leurs Majestés le Roi et la Reine et les Membres de la Famille Royale annoncent avec une très grande tristesse le décès de Sa Majesté la Reine Fabiola, survenu ce soir au Château du Stuyvenberg à Bruxelles ».