L'histoire de la Vierge romane du village de Seron, dans l'entité de Fernelmont, vaut la peine d'être racontée. Déposée dans une annexe de l'église, celle-ci faillit servir de bois de chauffage, il y a une trentaine d'années. Fort heureusement, le chanoine qui la découvrit la plaça dans la nef de l'église.
Comme allait le découvrir l'Institut Royal du Patrimoine Artistique, la statue de poirier et de chêne était loin d'être insignifiante, puisqu'elle remonte au XIIe siècle. Commencent alors d'importants travaux de restauration qui viennent de s'achever. C'est le Fonds Courtin-Bouché, géré par la Fondation Roi Baudouin, qui a financé ces travaux de restauration menés par l'Institut royal du Patrimoine artistique (IRPA).
Il s'agit de l'une des rares Sedes Sapientiae de Belgique qui nous soit parvenue dans son aspect d'origine. En effet, la sculpture n'a pas connu de restaurations successives, ni de décapages excessifs. La deuxième polychromie, qui date du XIVe siècle, a même été préservée à 70%. Bien que le visage ait été fortement endommagé par de nombreuses peintures, l'œil bleu original de la sculpture a pu être retrouvé.
Afin d'assurer la conservation de l'œuvre dans des conditions optimales (hygrométrie, luminosité, qualité de l'air, etc.), la vierge sera exposée au TreM.a, le musée des trésors du Moyen Âge et de la Renaissance à Namur. Elle pourra y être admirée après l'inauguration du 10 octobre. La statue reste néanmoins la propriété de la chapelle de Saint-Laurent. En contre partie, une copie de la statue, qui bénéficie d'une véritable dévotion locale, a été réalisée en tilleul et bouleau pour être placée dans la chapelle, à la demande de la Société archéologique de Namur. C'est un sculpteur de Nivelles, Christian Patriarche, et sa fille qui l'ont exécutée.
A. T.